Piqûres de puce - Symptômes, traitement et prévention
Juin 2014
- Notre vidéo
- Pourquoi les puces piquent-elles l'homme ?
- Personnes à risques
- Symptômes
- Infections et maladies liées aux piqûres de puces
- Traitement
- Se débarrasser des puces, prévenir les piqûres
- Pour aller plus loin
- A lire aussi: Piqure de puce
Les puces, colonisant parfois les habitations après avoir infesté les animaux domestiques, peuvent causer des piqûres généralement bénignes pour l'homme. Comment reconnaître une piqûre de puce et la traiter ? Comment prévenir une infestation et se débarrasser de ce parasite ?
Notre vidéo
Pourquoi les puces piquent-elles l'homme ?
Les puces sont de petits insectes hématophages : elles
vivent à la surface corporelle des mammifères et se nourrissent du sang de leur
porteurs. Elles se déplacent en sautant, certaines espèces pouvant faire des
bonds de 30 cm de haut. En Europe, différentes espèces de puces peuvent
infester les animaux domestiques et de compagnie (chiens, chats, souris
blanche).
Certaines espèces de ce parasite, comme la puce du chat, sont très opportunistes, et peuvent changer d'hôte et infester l'homme.
Dans certains cas, les puces elles-mêmes parasitées peuvent transmettre des infections bactériennes, parfois graves.
Certaines espèces de ce parasite, comme la puce du chat, sont très opportunistes, et peuvent changer d'hôte et infester l'homme.
Dans certains cas, les puces elles-mêmes parasitées peuvent transmettre des infections bactériennes, parfois graves.
Personnes à risques
- Enfants (transmission des puces par un animal domestique),
- Personnes vivant dans des zones rurales et amenées à manipuler des animaux.
Symptômes
Les piqûres sont souvent localisées prioritairement aux chevilles
et aux jambes. Elle apparaissent sous forme de papules et provoquent des démangeaisons
(notamment chez les personnes allergiques
à la salive de puce). Lorsq'une surinfection des lésions
cutanées surviennent, apparaissent alors une fièvre
et une anémie.
Certains marqueurs dans l'environnement peuvent évoquer une infestation de puces : comme des taches de sang sur les vêtements et la literie.
Certains marqueurs dans l'environnement peuvent évoquer une infestation de puces : comme des taches de sang sur les vêtements et la literie.
Infections et maladies liées aux piqûres de puces
- Peste : devenue extrêmement rare en Europe, la peste peut être transmise à l'homme par une puce elle-même contaminée après s'être nourrie sur un animal infecté (le plus souvent un rongeur) par le bacille « Yersinia pestis ».
- Typhus murin (transmis par la puce du rat ou du chat) : infection bactérienne bénigne dans la majorité des cas.
- d'autres maladies bactériennes ou parasitaires : la tularémie et les taeniases (vers plats colonisant l'intestin) du chien et du chat.
Traitement
Lorsque les lésions provoquées par les piqûres sont très
nombreuses et surinfectées il faut consulter votre médecin.
Dans tous les cas, il faut nettoyer la zone lésée avec de l'eau et une lotion antiseptique.
Les traitements diffèrent selon les cas ; en cas de réactions cutanées importantes
pouvant évoquer une réaction allergique
aux piqures de puces, il est conseillé de prendre des antihistaminiques....
et en cas de sur infection
bactérienne, les antibiotiques
sont conséillés.
Se débarrasser des puces, prévenir les piqûres
Avant tout, laver fréquemment la literie et les vêtements,
laver soigneusement le sol avec un détergent pour éliminer les oeufs et larves
de puces, passer l'aspirateur, notamment dans les endroits peu éclairés comme
sous les meubles car les larves de puce fuient la lumière et se réfugient dans
des endroits sombres.Si vous faites un déplacement dans une région
potentiellement infestée, appliquer de l'insecticide sur les vêtements...Ne pas
oublier de traiter les animaux domestiques avec le port d'un collier
anti-puces, ou par application d'une poudre insecticide sur le pelage du chat
ou du chien si l'infestation a déjà eu lieu. En effet, L'éradication de la puce
chez le chien ou le chat suffit généralement à éliminer le parasite.
LES PUCES
Service de
dermatologie, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire,
Faculté de médecine vétérinaire,
Université de Montréal.
La puce est le parasite externe
le plus souvent rencontré chez les chiens et les chats. Ctenocephalides
felis est l’espèce responsable de la vaste majorité des cas de pulicose
chez les animaux domestiques. Il s’agit d’un petit insecte piqueur
dépourvu d’ailes. L’adulte mesure de 1 à 4 mm de longueur ; son corps est
aplati latéralement et est recouvert d’une épaisse couche de chitine. Les
pattes sont longues, fortes et adaptées pour le saut.
Seul le stade adulte est
parasite. Les puces adultes se nourrissent de sang et peuvent ainsi
provoquer de l’anémie si la charge parasitaire est importante. Elles
peuvent également être responsables d’une dermite allergique à la piqûre de
puces (DAPP), puisque leur salive contient de nombreuses substances
allergènes. De plus, elles peuvent transmettre le vers plat Dipylidium
caninum. C. felis n’a pas de spécificité d’hôte,
puisqu’on peut la retrouver chez plus de 50 espèces animales différentes.
Elle affecte en particulier le chat, le chien, les canidés sauvages (coyote,
renard, loup), la moufette, le raton-laveur, les rongeurs, etc.
Le cycle du développement
de la puce
Seul le stade adulte se retrouve
sur l'hôte. Le repas sanguin est un préliminaire essentiel à
l’accouplement (qui n’a lieu que sur l’hôte) et à la ponte. La femelle
adulte pond ses œufs, principalement sur l'animal. Les œufs pondus
tombent très tôt dans l'environnement puisqu’ils n'adhèrent pas aux
poils. On les retrouve donc dans l'entourage immédiat. Le cycle se
complète dans l'environnement. De l’œuf jusqu'au stade adulte, en passant
par divers stades larvaires et la pupe (et du cocon s’il est formé), il peut
s’écouler une période allant de trois semaines à un an, selon les conditions du
milieu. Dans des conditions idéales, soit une température d’environ 27 à
30ºC et une humidité relative d’environ 75 %, le cycle sera complété
entre deux et quatre semaines.
Lorsque l'on voit une puce sur
un chien ou un chat, il est permis de penser qu'il y en ait jusqu'à une
centaine (à différents stades de développement) qui se retrouvent dans son
environnement.
Les puces prennent souvent
quelques repas par jour, et ce souvent après avoir procédé à de multiples
essais de piqûres avant de se gorger de sang. Ainsi une seule puce
peut être responsable de nombreuses morsures quotidiennes !
Une femelle peut produire
environ 20 œufs par jour pour une période de trois semaines (ponte totale
potentielle de 500 œufs durant sa vie). En supposant une génération par
mois, deux puces pourraient théoriquement initier en moins de trois mois, la
production d’une population de 16 millions de puces !
Heureusement, le taux de
mortalité des puces en développement est normalement extrêmement élevé.
Les puces ne survivent pas en dessous d’un taux d’humidité relative de
50%. Aucun stade du cycle de la puce ne peut résister plus de 3 ou 4
jours à une température égale ou inférieure à 0 ºC. Les larves et les
pupes sont tuées à une température supérieure à 35 ºC. La survie à
l’hiver se fera sur l’hôte, dans l’environnement intérieur ou à l’extérieur
dans des microclimats protégés, en particulier proche des habitations ou dans
la niche, s’il y a lieu.
Dans nos régions, on observe
généralement un pic du nombre de puces vers la fin de l’été jusqu’au début de
l’automne, mais on peut tout de même en retrouver toute l’année.
L’adulte pré-émergé peut
survivre plusieurs semaines dans son cocon, jusqu’à ce que l’éclosion soit
déclenchée par un facteur mécanique, une élévation de température ou un
dégagement de CO2. La jeune puce doit trouver un hôte dans les
quelques jours suivant l’éclosion, sinon elle meurt. L’accouplement aura
lieu dès la 8è heure après le premier repas sanguin et la ponte dans les 36
heures...
En quittant l’hôte, la puce
compromet grandement son espérance de vie. La fourrure protège les
adultes contre les variations de température et d’humidité. Toutefois,
elles peuvent être délogées à la suite de petits chocs (ex. animal qui se gratte).
Il a été démontré que jusqu’à 20 % des puces trouvées dans l’environnement ont
ingéré du sang, sans qu’il soit déterminé s’il s’agit de sang animal ou, moins
probablement, de sang humain (les autres étaient des puces nouvellement
écloses). Si C. felis se nourrit exclusivement sur l’homme, elle
peut se reproduire, mais son taux de fécondité sera grandement diminué.
Les signes cliniques chez l’animal
Les signes cliniques varient
grandement chez l’animal selon qu’il y ait présence d’une allergie ou
non. Lors d’infestation aux puces, les démangeaisons peuvent être
d’absentes à modérées. Les puces ont tendance à se loger à la base de la
queue des animaux, à l'intérieur des cuisses et sur l'abdomen : on peut
parfois en apercevoir en retournant les poils de ces régions afin d'exposer la
peau. Cependant, il faut avoir l’œil vif, car elles disparaissent
vite. Plus souvent, on ne verra que leurs excréments noirâtres (sang
séché) ayant l'allure de petits grains de poivre en forme de virgule et
devenant rouges lorsqu'on les humecte d'eau.
Lors d’allergie (dermatite
allergique à la salive de puces, DAPP) chez le chien et le chat, les
démangeaisons sont généralement intenses et dirigées principalement au train
postérieur (bas du dos, cuisse, aine). De plus, chez le chat, les
démangeaisons et les blessures subséquentes peuvent atteindre soit la tête et
le cou, soit être généralisées. Lors de DAPP, les puces ne sont souvent
présentes qu’en très petit nombre sur l’animal et parfois elles ne sont pas
isolées lors de l’examen.
Les signes cliniques chez l’humain
Les piqûres de puces chez
l'humain allergique à ce parasite se retrouvent en plus grand nombre aux
chevilles et aux jambes. Les parasites adultes pré-émergés peuvent
demeurer dans leur cocon jusqu’à ce qu’il y ait stimuli tel les vibrations
du plancher lorsque la famille revient de voyage ou un déménagement dans un
appartement préalablement habité par des animaux infestés.
Lorsque les jeunes puces adultes
affamées émergent du cocon, elles se précipitent aussitôt sur un hôte potentiel
afin de se nourrir. À ce moment, surtout s’il n'y a plus de chien ou de
chat dans leur entourage, elles sauteront sur un humain, causant des papules et
des démangeaisons chez les individus allergiques à la salive de puce.
Le problème risque d’ailleurs de
s’aggraver lorsque le propriétaire décide de se débarrasser de son animal en
raison d’une infestation de puces : les puces émergentes vont alors s’attaquer
systématiquement aux humains.
Diagnostic
La confirmation d’un diagnostic
de pulicose est rarement problématique, car les puces et/ou leurs déchets sont
visibles à l’œil nu sur l’animal. Si aucun animal n’est présent, il est
conseillé de se promener avec des bas blancs dans la pièce afin de confirmer
l’infestation. Les puces affamées seront facilement visualisées sur les bas !
Traitement de l’animal
Une myriade de
produits, sous une multitude de présentations, est disponible pour
l'éradication des puces chez les animaux de compagnie. Qu'il s'agisse de
shampooings, de poudres, d'aérosols, de rinces ou de comprimés, chacun a ses
avantages, ses inconvénients et ses règles d'utilisation sur lesquels votre
vétérinaire saura vous renseigner. Il est tout de même bon de se rappeler
quelques généralités sur l'efficacité et l'emploi de ces produits.
Jusqu’à récemment, les
recommandations pour éradiquer les puces étaient de traiter l’animal infesté,
tous les animaux en contact et l’environnement. L’usage d’un insecticide
dans l’environnement était requis dans plus de 95 % des cas.
Au cours des dernières années,
l’apparition, des régulateurs de croissance des insectes (IGR) ainsi que de
nouveaux adulticides sécuritaires et très efficaces (insecticides qui tuent les
puces adultes) en application topique a révolutionné l’approche de la lutte
antipuces. Maintenant, dans plus de 95 % des cas, le traitement de
l’environnement avec un insecticide n’est plus requis. Il est toutefois
recommandé de nettoyer à fond l’environnement à l'aide de l'aspirateur et de
jeter le sac afin qu'il ne serve pas d'incubateur. Un grand nombre de
puces, d’œufs et de larves est ainsi éliminé.
Parmi les nouveaux
adulticides disponibles, citons l’imidaclopride (Advantageâ) et le selamectin (Revolutionâ). Que ce soit pour l’un ou
pour l’autre de ces produits révolutionnaires, il suffit de faire une
application de quelques mL sur le dos de l’animal, une fois par mois. Le
produit se disperse dans la peau et y persiste quelques semaines. La
vaste majorité des puces meurent rapidement sans avoir besoin de piquer.
Parmi les régulateurs de croissance des insectes (IGR)
on retrouve le lufénuron (Program®), un inhibiteur de la synthèse de la
chitine. Il est disponible sous forme de comprimés une fois par mois ou
sous forme d’injection chez le chat, une fois aux 6 mois. Le lufénuron
est stocké dans les graisses et relargué progressivement. Ce produit qui
interfère avec la synthèse de la chitine (carapace) bloque pratiquement à 100 %
le développement de l’œuf en adulte. Ainsi, en tuant les œufs pondus sur
l’hôte, on diminue le besoin de traiter l’environnement. Il n’a cependant
pas d’action adulticide et la puce doit piquer pour absorber le produit, ce qui
limite son utilité lors de DAPP et de zoonose.
Comme autre type d’IGR, on
retrouve les analogues de l’hormone juvénile ou juvénoïdes tels que le
méthoprène, le fénoxycarb et le pyriproxifène. Les juvénoïdes agissent à
des moments du cycle où le taux d’hormone juvénile des insectes devrait chuter,
empêchant ainsi la poursuite du cycle. Leur durée d’action varie, selon
le produit, de 3 à 12 mois. Les juvénoïdes se retrouvent sous une
multitude de présentations tels colliers antipuces, en aérosol combiné ou non
avec un insecticide tel la pyréthrine, pour application sur l’animal ou dans
l’environnement.
Comment choisir ?
L’approche du contrôle antipuces
dépendra des problèmes engendrés par l’infestation : prévention vs
infestation vs dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) vs
zoonose.
Dans un contexte québécois, une
grande proportion des produits antipuces vendus le sont à titre de traitement
préventif. Selon le degré de risque d’infestation, la présence ou non de
DAPP, la voie d’administration préférée (topique vs orale), etc., un adulticide
ou un IGR sera choisi.
Lorsqu’une infestation par les
puces est présente, surtout en région tropicale et subtropicale, ou lorsqu’un
animal est affecté de DAPP, la meilleure approche sera souvent une lutte
intégrée, utilisant judicieusement une combinaison de deux produits : un
adulticide sur l’animal ainsi que l’utilisation d’un IGR sur l’animal ou dans
l’environnement.
Lors de DAPP, le problème est
particulièrement difficile car le contrôle antipuces doit être absolu, l’idéal
étant d’empêcher les piqûres, car quelques piqûres sont suffisantes pour entretenir
la maladie chez un animal très allergique. Ainsi, les produits
nécessitant la piqûre de l’hôte pour agir de manière systémique sont
inappropriés pour le contrôle de la DAPP puisqu’ils n’empêcheront pas la
stimulation allergénique.
Lors de zoonose, une stratégie différente sera souvent
adoptée. En effet, le traitement de l’environnement est, dans bien des
cas, recommandable, surtout s’il n’y a plus d’animaux dans la maison.
Ainsi, selon la charge parasitaire dans l’environnement, le budget, la sévérité
des lésions chez les humains, etc., différentes approches pourront être
envisagées. Dans bien des cas, l’utilisation concomitante d’un adulticide
(ex. pyréthrine ou perméthrine) avec effet rémanent dans l’environnement sera
fort utile, afin d’éliminer les puces à mesure qu'elles émergent de leur cocon.
Traitement chez l’humain
Aussitôt que toutes
les puces présentes sur les animaux et dans la maison auront été tuées, il n'y
aura plus de nouvelles piqûres chez les humains. Il est donc inutile de
traiter un humain avec un produit insecticide. Les piqûres déjà présentes
disparaîtront en une à trois semaines.
Conclusion
Les renseignements
qui précèdent avaient comme but principal de mieux faire saisir la complexité
du problème que peuvent provoquer les puces, afin de se sensibiliser à
l'importance du traitement et de la prévention. Toutefois, on ne saurait
donner une recette miracle, applicable en tout temps, pour éliminer ou prévenir
ces parasites chez les animaux de compagnie ; chacun d'eux est différent de par
son environnement, ses occupations et ses habitudes. De plus, la
recherche est très active en ce qui concerne la lutte contre les puces et à
chaque année, de nouvelles molécules sont disponibles. En effet, des
produits de plus en plus efficaces et de moins en moins toxiques font leur
apparition sur le marché sur une base régulière. Votre vétérinaire, en
tant que professionnel de la santé et du bien-être des animaux, saura répondre
à vos questions particulières, et vous suggérer le meilleur traitement avec les
meilleurs produits pour votre chien ou votre chat.
Consultez-le (la) !
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