PLAN DU
COURS
INTRODUCTION
I.
Définition
II.
Intérêt, avantage et objectif
III.
Principes généraux de la
radioactivité et bases de la médecine nucléaire
IV.
Conséquences pratiques
A.
Scintigraphie
B.
Effets secondaires
C.
Radioprotection
D.
Usages thérapeutiques
1.
Radiothérapie
1.1.
Définition
1.2.
Energie radioactive
1.3.
Rayon X
2.
Curiethérapie
2.1.
Définition
2.2.
Nature des radiations
3.
Modes d’application de la radiothérapie
4.
Indications thérapeutiques de la curiethérapie
5.
Isotopes
6.
Choix de l’isotope et indications
7.
Cyclotron
8.
Mal atomique
INTRODUCTION
L’histoire
de la médecine nucléaire est une démonstration éloquente que celle-ci est la
fille chérie de la science.
Depuis
Thalès, Archimède jusqu’à Roentgen en passant par Léonard de Vinci, peintre et
anatomiste et Pasteur, le père de la microbiologie et de l’asepsie, plusieurs
découvertes en mathématiques, physique, chimie en ont cédé à la médecine.
Ainsi, même les intensions guerrières de
la bombe atomique ont trouvé un euphémisme par leur adaptation à la médecine
pour les fins de diagnostics et de thérapeutique selon le vœu ardent de
l’agence internationale de l’énergie atomique qui veut que l’atome serve à des
fins pacifiques.
Dès
lors, à condition de bien encadrer, l’atome et ses diverses particules ont fait
leur entrée, aux cotés de la biologie, de l’histologie, de l’ultrason dans
l’enceinte de la médecine toujours assez vaste et toujours prête pour être
explorée et améliorée, et y ont accouché de la médecine nucléaire.
I.
DEFINITION
La
médecine nucléaire est une branche de la médecine qui utilise les substances
radioactives en vue de faire le diagnostic et de traiter les maladies.
Elle
répond donc à une des recommandations de l’agence internationale de l’énergie
atomique (AIEA) qui préconise l’utilisation des substances radioactives à des
fins pacifiques.
C’est
un carrefour des connaissances scientifiques, elle fait appel à la physique,
aux mathématiques, à la biologie, à la biochimie,…
II.
INTERET, AVANTAGES ET OBJECTIFS
a.
L’intérêt du cours de la médecine nucléaire
est de nous apprendre :
-
Comment tirer l’essentiel de cette discipline
scientifique pour faciliter la compréhension des principes de base mais aussi
l’interprétation des tests réalisés au moyen des substances radioactives. Ces
tests ont une double visée, diagnostique et thérapeutique
Les tests à visée diagnostique sont de deux ordres :
·
Tests dit « in vitro » : ils sont réalisés
sur des échantillons de l’homme (sang, urine…)
·
Tests dits « in vivo » : ce sont des
explorations faites sur un être vivant, donc l’homme
Les tests à visée thérapeutique c’est la radiothérapie
métabolique. On utilise les substances radioactives pour traiter les maladies
b.
La médecine nucléaire a l’avantage
d’être une discipline non agressive, non traumatique pour accéder au
diagnostic.
Elle est à mesure d’apporter des informations sur le type
morphologique et fonctionnel des organes.
Elle permet le traitement des certaines maladies non accessible par
d’autres méthodes. Toutefois, il faut mentionner quelques limitations à la
pratique de la médecine nucléaire :
-
Les tests in vivo ne peuvent pas être utilisés chez les
femmes enceintes ou allaitantes.
-
Les tests sont d’une sensibilité élevée et donc d’une
spécificité basse.
-
Les tests in vitro n’ont par contre aucune limitation.
c.
Quant aux objectifs du cours
-
Les objectifs généraux :
Connaître les principes de base des explorations, les
critères d’interprétation des résultats des tests réalisés
Connaître les principes de protection des personnes qui
manipulent les substances radioactives ou des personnes se trouvant dans le
milieu ou ces substances sont manipulées ou stockées
-
Les objectifs spécifiques :
Faire un bref rappel des notions élémentaires de la
physique nucléaire
Connaître les principales indications et contre
indications des tests isotopiques
Connaître la matière et le critère de choix des marqueurs
couramment utilisés
Décrire le système de détection des radiations les plus
utilisées
Connaître les principes généraux de la radio protection
Connaître et interpréter les images scintigraphiques
réalisées en tenant compte des données cliniques et par cliniques
Connaître l’application thérapeutique des radiations à
savoir la radiothérapie, la curiethérapie
et l’usage des isotopes
III.
PRINCIPES GENERAUX DE LA
RADIO ACTIVITE ET BASES PHYSIQUE DE LA MEDECINE NUCLEAIRE
a.
Atome :
L’atome est représenté comme un système solaire où nous
avons un noyau autour duquel gravitent les électrons.
Schéma
Le
noyau est constitué des protons chargés positivement et des neutrons sans
charge. Cet ensemble forme le nucléon. Le nombre des protons détermine le
nombre atomique (Z). Le nombre de protons Z plus le nombre d’électrons égale le
nombre de masse atomique (A). Les électrons sont chargés négativement et fixés
sur une orbite par une énergie de liaison, ce qui fait que pour le déplacer il
faut modifier l’énergie.
Un électron qui se met en mouvement
acquiert une énergie (E) potentiel.
1 électronvolt (ev) correspond à une
énergie acquise par une particule accélérée par une différence de potentiel
(ddp) de 1 volt
1kev
= kiloeléctrovolt
1Mev
= mégaélectrovolt
Le noyau est en équilibre quand le nombre des protons et
des neutrons est équitable dans le cas contraire, on parle d’instabilité. Le nucléide c’est le nouveau noyau
instable qui est désigné par la nouvelle masse atomique.
A Masse atomique
Nucléide
Z Nombre atomique
En
médecine nucléaire on désignera le plus souvent le nucléide par XA en
omettant le numéro atomique Z. L’état énergétique stable du noyau est le niveau
le plus bas d’énergie.
Lorsqu’un
des constituants nucléaires est porté à un niveau élevé d’énergie par rapport à
son niveau de base, on dit que le noyau instable est excité.
Son
retour à l’état fondamental s’accompagne de la libération d’énergie sous la
forme des protons dont la valeur correspond à la différence d’énergie entre les
deux états.
Ce
phénomène de retour ou phénomène de désexcitation peut durer une fraction de
microseconde, quelques secondes, minutes, heures, jours, dans certaines
situations. Dans ce cas on parle d’un effet métastable c'est-à-dire, état de
désexcitation qui dure longtemps.
En
médecine nucléaire, cet état a été mis à profit avec la découverte
du Molybdène 99 dont la désexcitation passe par une cascade de perte
d’énergie avant de donner naissance au Technétium-99 en libérant des radiations.
Mo-99→Tc-99,
ici le niveau d’énergie change mais la masse atomique est identique.
A
l’inverse, un isotope est un nucléide dont le nombre atomique Z ne change pas
mais le nombre atomique A change
Ex :
Uranium-235-238 etc. Avec Z= 92
b.
Radioactivité
La
radioactivité est un processus de transmutation d’un élément instable en un autre élément par émission d’une
radiation. On parle de famille radioactive lorsqu’un radio nucléide se
désintègre en un autre radio nucléide de façon successive jusqu’à obtenir un
nucléide stable. Exemple : uranium, thorium, actinium. La demi-vie de
cette désintégration est 108 -
1010 années.
Cette
transformation s’accompagne d’une émission d’une énergie sous forme des
particules élémentaires ou électromagnétique.
La
demi-vie d’un radionucléide est la période au
cours de laquelle la moitie des atomes en transmutation a dépéri.
On
distingue pour un radionucléide :
-
La demi-vie physique propre
Ex : Mo T1/2 = 66.7h
Tc
T1/2 = 6,02h
I-131 = 8jours
-
La demi-vie biologique est fonction du métabolisme ou des
circonstances qui vont se dérouler dans un milieu biologique.
-
La demi-vie effective est la résultante des deux
précédentes.
T1/2 effective est la résultante= T1/2phys +
T1/2 biologique
Processus de
décroissance
Il est décrit par un schéma de
désintégration qui propre à chaque radionucléide. Ce schéma nous donne les
informations suivantes :
1. Le mode de désintégration
2. L’énergie emportée par la particule dans chaque transition
3. La probabilité de désintégration par transition.
c.
Types de rayonnement
1. Désintégration ou décroissance alpha
Dans
ce processus le radionucléide se désintègre en émettant les particules alpha.
La
particule alpha est un atome d’hélium contenant 2 électrons et un proton H. ce
sont des particules très lourdes. La décroissance alpha fait diminuer la masse
atomique (A) de 4 unités et le nombre atomique (Z) de 2 après chaque calcul. Ce
processus fait perdre une énergie importante de 4-8 MeV
2. Désintégration ou décroissance beta β (éjection de position capture de l’électron)
La
transformation demande qu’un neutron se convertisse en proton, ce qui
s’accompagne de l’émission d’un électro et d’une particule neutre, le neutrion.
Dans
cette décroissance le nombre atomique va augmenter d’une unité mais la masse atomique
reste inchangée. Il y a formation des photons qui seront éjectés en direction
opposée et il ya une émission de 0,51 Mev
d’énergie qui doit emporter chaque photon.
Pour
qu’un nucléide émette des particules β+, il doit avoir une énergie
supérieure à 1,022 (le double de l’énergie qui emporte 2 photons)
-
Avoir une masse au moins double de la masse d’énergie
-
La masse doit compenser la masse des photons
3.
Rayonnement γ
La
désintégration α et β laissent généralement le noyau instable, le retour du
noyau à son état stable s’accompagne de l’émission d’un ou deux photons ayant
une faible longueur d’onde. Ce sont les rayons γ.
Chaque
radionucléide en produit avec une énergie propre caractéristique.
Si
la désexcitation du noyau se fait vers l’état fondamental, on aura émission
d’un seul photon dont l’énergie sera égale à l’énergie d’excitation de l’état
de départ. Ainsi la désintégration du Mo-99 vers le Tc-99 connaît 8 transformations
et donc 8 émissions de photons (γ8).
4.
Rayonnement X
Ce
type de rayonnement lorsque l’énergie chasse un électron de son orbite. Dans ce
cas l’électron d’une couche supérieure vient le remplacer et ce passage
s’accompagne de rayonnement que Roentgen a appelé X.
d.
Interaction radiation- matière
Lorsqu’une
radiation traverse une matière elle subit une résistance qui va la ralentir, et
si elle a de l’énergie, elle perd en la cédant aux particules de la matière. On
va assister à deux situations :
-
Un état d’excitation
-
Un processus d’ionisation
Cette
interaction va être considérée grosso modo comme un phénomène ionisant. C’est
ainsi que les substances radioactives sont considérée comme des substances
ionisantes. Les particules directement ionisantes sont es rayons α et β. Plus
elles sont chargée, plus elles sont ionisantes.
e.
Détecteurs des radiations
La
détection d’une radioactivité repose sur l’interaction physique de cette
radiation avec la matière. Le système de détection de radiation peut être
désigné, classé selon la nature du phénomène physique de ce produit. Ce
phénomène peut être : l’excitation, l’ionisation ou la modification de la
nature chimique.
On
peut classer les détecteurs selon le milieu dans laquelle a lieu
l’interaction : milieu solide, liquide ou gazeux. Le système de détection
peut être aussi classé selon le type de l’impulsion créée. Ainsi donc, on aura
à passer en revue deux types de détecteurs : les détecteurs à gaz et les
détecteurs solides
1. Détecteurs à gaz : ils sont les plus anciens,
ils comprennent :
-
Les chambres d’ionisation : utilisées pour la
dosimétrie du personnel pour le calibrateur de dose et pour les moniteurs
utilisés au labo ;
-
Les compteurs proportionnels utilisés pour la mesure des
particules chargées comme α et β ;
-
Le type Geiger – Müller utilisé pour mesurer la radiation
ambiante.
Le principe de ces
détecteurs repose sur la capacité du gaz enfermé dans une chambre
électriquement chargée de modifier le
voltage entre deux électrodes.
2. Détecteurs solides ou oscillants ; ils représentent
deux avantages par rapport au premiers :
-
Ils ont un temps de résolution rapide, ce qui permet
d’obtenir un taux de comptage élevé ;
-
Ils préservent la proportionnalité entre le nombre d’événements collectés et
l’impulsion qui va en découler, ce qui
les classe en très bonne position par rapport à leur très grande
efficacité pour la détection des rayons γ.
Représentation d’une
chaine complète de détection telle que utilisée en médecine nucléaire :
v Un scintillateur oscillant
v Un scintillateur de NaI (cristal d’iodure) attiré par le Thallium
v Un photon multiplicateur (PM)
v Un préamplificateur
v Un amplificateur
v Un traitement informatique associé.
Tout
ceci va aboutir à une échelle de comptage numérique ou digital et une image apparaitra sur
l’écran de l’ordinateur.
f.
Radiopharmacologie
C’est
une branche qui s’intéresse à la
préparation, à la conservation et à la distribution des molécules marquées.
Cette préparation se fait à partir des molécules organiques ou inorganiques
auxquelles on va ajouter l’atome ou les atomes du radioélément. L’effet de
remplacer l’atome d’un élément stable par l’atome d’un élément instable ou
radioactif constitue le marquage du radio traceur. Les radios traceurs ou
préparation doit répondre à 3 critères :
v La solution doit être apyrogène
v La solution doit être stérile
v La solution doit être isotonique
Méthode de
marquage : deux groupes de marquages peuvent être envisagés :
-
Marquage d’une molécule en vue d’une étude in vitro
-
Marquage d’une
molécule en vue d’une étude in vivo
♦
Méthode in vitro : les méthodes in vitro sont
variées
-
Certaines mettent en œuvre des perfusions d’organes
isolés
-
Incubation des fragments d’organes ou des purées
tissulaires, des homogénéisant de tissus en vue du comptage ou de la
préparation des pièces automatique pour autoradiographie.
♦
Méthode in
vivo : la détection des traceurs peut se faire sur un animal vivant
(libre ou en contention) ou sur l’homme :
-
Sur l’animal libre :
L’animal est libre de tout lien et enfermé. Le radio
traceur se fixe dans un organe et circule dans le sang. On finit par avoir la
distribution de la radiation à travers l’organe et on fera la cartographie de
l’organe
Choix du radio
traceur (marqueur) :
1.
Le choix doit tenir compte des propriétés métaboliques de
la molécule marquée. Ces propriétés sont
soit liées à la molécule choisie, soi liées au radionucléide (élément).
Ex : I-131 sera fixée par la
thyroïde.
2.
Les caractéristiques (propriétés fonctionnels,
métaboliques) du tissu/ organe.
Type de radios
traceurs : 2 types inorganiques et organiques
-
Inorganiques : il peut s’agir d’une molécule :
1 sel, micelle, colloïde qu’on va marquer avec un radio élément. Ex :
Na-I-131, ClGa-67, micelle et colloïdes marqués de l’or – 198, xénon-133/135
généralement utilisé pour les tests respiratoires.
-
Organiques : ils doivent être des substances que
l’organisme peut produire ou utiliser
sans inconvénient.
Ex : bleomycine marqué par le cobalt
Insuline Or-91
Micro ou macro agrégats
d’albumine marqués par n’importe quel élément : Tc-99 I-131/123
Il faut faire bien l’attention
dans la préparation du radio traceur (il faut un radio pharmacologiste ou un
chimiste), la solution doit être bien conservée, bien protégée des rayonnements
externes mais aussi des rayonnements pouvant naître de la solution elle-même
(conservation dans un container). Même dans un container il ya des
risques :
→
Production d’autres radioéléments différents
→
Obtenir un phénomène d’ionisation
→
Interaction du radio traceur avec ces rayonnements
ionisants externes (bombardements)
Ex :
H-
H20 H-
H2O
Conservation du radio
traceur
-
Un radio traceur peut être considéré soit par la
dispersion de ses molécules par la dilution solide de la molécule radioactive
avec les molécules inactives mais d’une même espèce chimique, par la
radiosensible (ex : benzène ou ses dérivés, on déconseille H2O)
-
Par étalement du radio traceur en couche mince. C’est le
cas de la lyophilisation (le radio traceur est présenté sous forme de poudre et
garder dans une enceinte hermétiquement fermée). Etaler le radio traceur sur du
papier charbon, gel de silice ou sur la
cellulose (il se pose le problème de récupérer le produit)
-
Baisser la température du radio traceur, qui évite le
phénomène de l’autolyse (T0 inferieure à 300 C )
-
Modifier la
formule chimique du radio traceur, on remplace un élément constitutif du radio
traceur par un élément conservateur.
IV.
CONSEQUENCES PRATIQUES
A. SCINTIGRAPHIE
1. Définition : technique d’imagerie médicale permettant d’obtenir l’image de la
distribution d’un radio-isotope dans l’organisme ainsi que les informations sur
le fonctionnement de l’organe. La distribution permet d’avoir une cartographie
(forme, dimension, contour…). En combinant la morphologie et l’état fonctionnel,
on peut avoir un certain apport de la scintigraphie dans la recherche du
diagnostic.
2. Principes de la scintigraphie :
-
Consiste à introduire dans l’organisme un radioélément
-
Mesurer l’intensité des rayonnements émis aux différents
points de la surface du corps enfin d’obtenir des informations sur la
répartition de l’isotope dans l’organisme. Pour ce faire, on a besoin d’un
détecteur scintillant plus stable NaI activé par le thallium (cristal d’iodure
activé par le thallium). Si on utilise un isotope ayant une grande affinité
pour un organe, cet isotope va
s’accumuler préférentiellement dans l’organe et la distribution des radiations
détectées nous fournit une image de l’organe.
Ex : iode
capté préférentiellement par la glande
thyroïde. Si l’iode est radioactif, on aura l’image de la thyroïde grâce au
détecteur.
3. Facteurs favorisants l’accumulation
du radio traceur au niveau des tissus : il en existe
plusieurs
-
Activité métabolique du tissu
-
Importance ou particularité du réseau vasculaire au
niveau de l’organe. Il faut que le tissu soit suffisamment perfusé, car c’est
le sang qui amène le radio traceur in situ
-
4. Types de scintigraphie : du point de vue appareillage,
-
On peut avoir un scintigraphe à tête mobile avec
détecteur mobile ou un scintigraphe à tête fixe avec un détecteur mobile
-
Selon l’axe d’exploration de l’organe, on peut avoir des
images scintigraphiques en deux plans, c’est la scintigraphie planaire ou en 3
dimensions, c’est la représentation spatiale.
Il faut voir si
l’image obtenue intéresse tout le corps ou une partie, c’est ainsi qu’on aura
la scintigraphie d’un organe, d’une partie du squelette ou du squelette entier.
-
Envisager la scintigraphie selon le type de machine
v Scintigraphie à balayage (1e génération) : pour avoir
l’image d’un organe, le détecteur va se déplacer en zigzag jusqu’à ce que
l’ensemble de l’organe étudié soit balayé
|
||||
v Scintigraphie à gamma camera : le détecteur à une grande surface, un
grand champ de vision, une visibilité de tout le champ en un temps
5. Indications d’une scintigraphie
isotopique
-
Recherche de la localisation d’une lésion : on
utilise le radio traceur qui va rechercher les cellules tumorales. Ex :
phéochromocytome
-
Etude de la morphologie de l’organe : il faut avant
tout connaître la forme de l’organe, son volume, sa surface
-
Obtenir les données sur l’état fonctionnel d’un organe et
décrire s’il est normo fixant ou fonctionnel ; hyper fixant ou hyper
fonctionnel ; hypo fixant ou hypo fonctionnel.
D’une manière
générale, le produit doit être électivement fixé par l’organe.
Aussi, la
scintigraphie est-elle utile en cancérologie :
-
Pour rechercher les métastases d’un cancer connu
-
Pour opérer le cancer de la prostate, du sein
-
Rechercher les lésions suspectées ou non suspectées par
la clinique, rechercher le cancer méconnu
-
Rechercher la distribution du radio-isotope dans la
circulation artérielle, veineuse, lymphatique et le LCR
-
Rechercher s’il n’y a pas rupture de la circulation
sanguine, voir s’il n’y pas d’ischémie
ou un arrêt (infarctus du myocarde)
6. Avantage et limitation de la
scintigraphie par rapport à la radiographie aux Rx.
Scintigraphie
|
Radiographie
|
Nature : rayon
gamma
Source du
rayon : organe ou tissu ayant fixé le radioélément
Obtention de
l’image : objectiver les variations de la concentration du radioélément
dans l’organisme, ce qui permet d’obtenir l’image
Coefficient
d’absorption : la scintigraphie permet de voir tout tissu qui à fixé le
radioélément
Présentation des
données : l’image est rendue à l’échelle réduite généralement
Perte des
rayonnements : la perte de la radioactivité n’est pas liée à la durée de
l’examen, mais à la période de demi-vie
Irradiation :
les doses utilisées doivent être importantes par rapport aux films
radiologiques ; méthode très sensible, spécificité faible
Possibilité
d’étudier simultanément beaucoup des
tissus indépendamment de la composition des tissus sains voisins. Le
tissu sain va se marquer d’avantage
Possibilité
d’étudier la fonction : du fait que l’organe est vu instantanément en
permanence par les détecteurs, il est possible de réaliser une étude
fonctionnelle et dynamique.
Répétition des
examens : pas de limitations, le fait de répéter les examens permet de
voir les données sémiologiques
Interprétation de
l’examen après CHR, radiothérapie : pas de risque, pas de danger
Sexe, âge :
pas de scintigraphie chez une femme enceinte et allaitante, l’âge n’est pas
une contre indication
|
Nature : rayon
X
Source du
rayonnement : tube cathodique
Obtention de
l’image : différence d’atténuation des rayons X tenant compte de la
densité du milieu ou de la composition
du milieu, coefficient d’absorption des Rx
Coefficient
d’absorption : peut différer de manière spontanée et on peut le modifier au moyen du
Présentation des
données : l’objet tridimensionnel est représenté sous forme de projection plane et l’image a
généralement des dimensions naturelles
Perte des
rayonnements : pas de perte de rayonnement car le faisceau Rx est émis
instantanément pendant l’examen
Irradiation :
relativement faible, grande quantité d’informations obtenues
Possibilité
d’étudier plusieurs tissus simultanément : impossible de faire une étude
simultanée des tissus ayant la même composition que les tissus sains
avoisinants
Possibilité d’une
étude fonctionnelle : à moins d’utiliser certaines astuces, les études
fonctionnelles sont très limitées
Répétition des
examens déconseillée du fait du risque d’irradiation se répétition
Interprétation de
l’examen après CHR, traitement radio thérapeutique : il y a risque de
perturber le fonctionnement des
cellules dont on a besoin pour
la cicatrisation
Age, sexe : la
grossesse est une contre indication, l’âge n’est pas une contre indication
|
Notons que la qualité de l’image scintigraphiques
dépend beaucoup des facteurs techniques : appareillage au point chaque
matin, le choix du radio traceur, la manipulation de l’appareil. L’usage du
collimateur est utile. Il s’agit d’un dispositif à plomb destiné à arrêter les
particules émises par les régions autres que la zone ou région d’intérêt.
B. EFFETS DES RADIATIONS
Les
effets des radiations résultent des effets physiques, chimiques et biologiques
dont la séquence est la suivante :
-
Irradiation des tissus
-
Absorption des radiations par les cellules du tissu
-
Ionisation, soit une excitation de l’atome qui va
conduire à l’émission d’un électron avec comme conséquence la modification des
molécules stables et la libération de certains espèces chimiques réactives soit
directement, soit par l’intermédiaire d’une molécule activée préalablement
Ces
événements initiaux sont immédiats tandis que les lésions tissulaires demandent
une durée plus longue. Ainsi à faible doses (10cgray=100rads, 100rems) les
effets auxquels on peut s’attendre sont l’induction du cancer, des lésions
génétiques, des troubles de développement
de l’embryon ou du fœtus dans un délai de plusieurs années et moyennant
des expositions répétées.
A
fortes doses (>100-10000cgray) les principaux effets dans un délai
d’apparition rapide (quelques jours après l’exposition), sont la mort
cellulaire et le disfonctionnement cellulaire). Il s’agit surtout des lésions
au niveau des téguments et des muqueuses : érythème, brulure cutanées…
Voici
quelques lésions induites par les radiations sur certaines molécules
Molécule
|
Effet de la
radiation
|
Effet sur le tissu
cellulaire
|
ADN
|
Rupture de
l’arrangement linéaire des brins ou des bases constitutives de l’ADN
(cordons) remplacement d’une base par une autre, cassure et délétion des
brins
|
Inhibition
temporaire de la synthèse ou arrêt définitif de la synthèse des protéines
|
Enzymes
|
Altération de la
structure tertiaire des enzymes à la suite de la rupture des ponts
|
Inhibition de
l’activité de l’enzyme. Déviation enzymatique avec production d’effets non
désirés
|
Lipides
membranaires
|
Rupture des ponts
au niveau des molécules
|
Troubles de la
perméabilité membranaire cellulaire, modification de l’environnement intra et
extracellulaire
|
Cellule
|
Aberrations
chromosomiques
|
Mort cellulaire,
inhibition de la mitose, dégénérescence maligne
|
Tissu
|
Hypoplasie ou
agénésie
|
Arrêt du
fonctionnement, mort cellulaire et dégénérescence maligne
|
Corps entier
|
Arrêt de
l’hématopoïèse, dégénérescence maligne, disfonctionnement gastro-intestinal,
du SNC…
|
Décès, cancer
(leucémie, bref cancer pluri organique)
|
Les
aberrations chromosomiques dont question peuvent apparaître à la suite d’une
irradiation de moins de 10cgray et vaut des chromosomes de mauvaise qualité,
des fragments chromosomiques, des chromosomes amputés, un nombre inhabituel des
chromosomes…
C. RADIOPROTECTION
La
radioprotection est une discipline qui s’occupe de la protection du personnel
utilisant les substances radioactives et aussi du publique contre les effets
d’irradiation. Il faut donc connaître les doses de radiations absorbées
prospectivement et rétrospectivement par unité de masse de tissu.
L’unité
utilisée, c’est le rad (unité classique). Le rad correspond au dépôt d’une
énergie de 10erg/gramme de tissu. En unités internationales on utilise le
gray=100rads ou 1J/Kg (1joule/Kg). L’autre unité est le sievert (SV)=100rems ou
1J/Kg.
v Doses maximum permissibles en cas
d’exposition professionnelle
-
Pour les gens exposés pour tout le corps : limite
prospective annuelle 2-5rems
-
Exposition corps entier limite annuelle rétrospective
<15rems
-
Exposition professionnelle au niveau de la peau : 15
rems/ an
-
Au niveau des mains : 75 rems/ an au maximum
-
Avant bras : 30 rems
-
Autres organes : ≤15rems
-
Femme en âge de reproduction : 0,5rems/an
-
Garde malade : 0,5/an
-
Stagiaires dans le service de médecine nucléaire :
0,15 rems/an
v Principes de protection contre les
radiations
La protection contre
les radiations est de la responsabilité du médecin. Elle peut être de 3
types :
-
Protection du personnel : protection contre
l’exposition externe
-
Contrôle du lieu de travail
-
Traitement des déchets radioactifs
1.
Protection du personnel
Ceci peut être
fait-en :
-
Respectant scrupuleusement les recommandations de l’AIEA
-
Tenant sous contrôle adéquat le milieu de travail
-
Limitant au maximum le temps du séjour dans les locaux
contenant les radioactifs
-
Gardant les radios thérapeutiques dans des containers en
plomb
-
Affichant des signaux indiquant que le lieu est dangereux
-
Limitant la distance entre l’agent et la source à un
minimum d’1 mètre dans l’air pour permettre d’atténuer l’absorption
-
Disposant des barrières d’un lieu à l’autre pour
contrôler les déplacements des agents
2.
Contrôle du lieu de travail
Il faut assurer le
contrôle du travail, mais aussi celui des lieux de travail surtout :
-
La salle d’élution, de préparation des produits radio
pharmaceutiques, d’injection. Ce contrôle nécessite un compteur Geiger Müller
-
Protéger le labo : lorsque le labo utilise moins de
200μci, un contrôle mensuel peut suffire, si le labo utilise plus de 200μci, le
contrôle doit être hebdomadaire
-
Enregistrement permanent des résultats du contrôle, pour
cela il faut indiquer la date du contrôle, le type d’équipement utilisé, le nom
du contrôleur, la vitesse d’exposition mesurée, le niveau de contamination et
les corrections proposées
-
Monitoring du personnel : il faut disposer des
badges, dosimètres, thermo luminescents, chambre d’ionisation.
Comment éviter
l’exposition interne :
1. Ne jamais ouvrir le flacon fermé et scellé à l’air libre surtout si le
contenu est volatil autrement, il faut :
·
Des mesures pouvant permettre de ne pas inhaler le
produit volatil
·
Modifier le PH de la solution par certains tampons,
augmenter le PH par exemple
2. Couvrir la surface de travail avec du plastic, verre, feuille d’aluminium
ou papier absorbant à usage unique
3. Interdire formellement de manger, de boire ou de fumer dans milieux
utilisant les radioactifs
4. Marquer tous les containers, mettre la date et indiquer la radioactivité
qu’ils contiennent
5. Ventiler la salle de travail
6. Utiliser les gants et masques, et dans la mesure du possible une hatte
stérile
7. Ne jamais pipeter avec la bouche
8. Porter les habits de protection qui doivent être laissés au service
9. Laisser les locaux en étant de propreté
10. Surveiller et détecter la moindre contamination
11. Laver les mains avant le repas, avant de boire et de fumer
Le personnel doit
être instruit et éduquer dans ce sens
3.
Traitement des déchets radioactifs
L’agence
internationale des déchets préconise les mesures suivantes :
1. Dilution et dispersion des restes liquides, solides ou gazeux ayant une
moindre radioactivité
2. Retarder et dégrader les nucléides à courte durée de vie qu’ils soient
solides, liquides ou gazeux
3. Concentrer et enfermer les déchets ayant une activité intermédiaire
4. Ne pas mélanger les déchets liquides et solides dans la même poubelle ou un
même sac.
D. Usages
Thérapeutiques
1 Radiothérapie
1.1. Définition
La matière est formée d’un ensemble des corps simples en combinaisons
entre-eux, les molécules.
- Les molécules sont donc les plus petites
particules de matière qui existent à l’état libre elles sont elles-mêmes
constituées par les particules plus petites encore, les atomes.
- Les
atomes sont les plus petites particules
de matière qui puissent entrer en combinaison. Chaque atome est
formé par un nombre déterminé des particules électriques, les électrons, gravitant autour d’un noyau central constitué
des protons.
L’atome est constitué de 3 concepts
électriques : les électrons, les neutrons et les protons.
a)
L’ELECTRON
L’électron est chargé négativement,
son diamètre est d’environ 10-13cm et sa masse est de 1840 fois plus petite que
celle de l’atome d’hydrogène.
b)
LE PROTON
Le proton est une particule chargée
positivement, il est identique au noyau d’hydrogène. Il est d’environ 1840 fois
plus grand que l’électron. L’atome d’hydrogène est formé d’un proton et d’un électron comme les atomes d’autres
corps sont formés d’un certain nombre de proton et d’un certain nombre
d’électrons.
c)
LE NEUTRON
C’est une particule électriquement
neutre, sa masse est près de 1800 fois plus grande que celle de l’électron.
Récemment, on a démontré l’existence d’autres particules électriques.
d)
LE POSITON
De masse identique à celle de l’électron,
mais chargé positivement.
e)
LE MESON
Chargé positivement ou négativement
mais 24 fois plus grand que l’électron.
f)
LE DEUTRINO
Particule extrêmement petite.
1.2 Energie Radio-Active
-
Si l’on fait passer un courant électrique entre
deux tiges métalliques placées de part
et d’autre dans un ballon ovoïde en verre dans lequel on raréfie l’air, on
constate que, à potentiel égal, la distance explosive y est plus grande qu’à
l’air libre.
-
Si l’on augmente encore le vide dans le ballon,
on voit se former entre les deux tiges
une gerbe de fines étincelles faiblement lumineuses.
-
Lorsque la pression est réduite à 2mm de Hg,
les étincelles font place à une lueur homogène semblant partir du pôle positif
tandis que le pôle négatif reste
enveloppé l’une auréole violacée. La couleur de cette lueur varie avec le gaz enfermé dans
le ballon ; elle est rose avec l’air.
-
Si l’on raréfie d’avantage le gaz contenu dans
le ballon, la lueur cesse d’être homogène pour prendre l’aspect d’une
série des strates alternativement brillantes et obscures.
-
Lorsqu’on pousse la raréfaction
jusqu’au millième de millimètre, les lueurs disparaissent complètement et
l’on ne remarque qu’une fluorescence verte sur la paroi opposée à la cathode.
Le phénomène se passe comme si la
cathode émettait des rayons rectilignes
droits dont la direction est indépendante de l’anode ; c’est le principe
du tube CROOKES.
Ces rayons invisibles sont les
rayons cathodiques. Ils sont sensibles aux champs magnétique et électrique. Le
trajet de ces rayons s’éloigne de la cathode vers l’anode sous l’effet du bombardement
cathodique.
1.3. Rayons X
a)
Historique
En 1895, l’Allemand ROENTGEN, utilisant une
ampoule genre tube de Crookes enveloppée d’une cuirasse de carton noire,
remarqua qu’une feuille de papier enduite de platinocyanure de baryum se
trouvant sur une table voisine devenait luminescente et, pourtant,aucune
lumière visible n’était capable de sortir de l’ampoule gainée de carton.
Les expériences
semblables, répétées plusieurs fois, lui permirent de conclure que cette luminescence était
produite par des rayons invisibles émis
par l’ampoule et traversant le carton. C’est ainsi que Roentgen donna à ces
rayons le nom de Rayons X.
b)
La Production Des Rayons X
Les rayons X s’obtiennent à l’aide des sources
électriques de haute tension (5 – 200.000 volts et plus.) et des tubes
générateurs.
Actuellement on utilise le tube de COOLIDGE.
Tube de
Coolidge
- Les ondes hertziennes,
les infrarouges, les ultraviolets, ont des propriétés communes dues à leur
nature électromagnétique et des propriétés variables avec leur longueur d’onde
variable (différente).
Cette longueur d’onde peut atteindre plusieurs
kilomètres pour les ondes Hertziennes et descendre jusqu’aux 10 millionièmes de
millimètre pour les rayons gamma (γ) des corps radioactifs.
- Les
rayons X, quant à eux, ont une longueur
d’onde variable en fonction de la tension du courant qui traverse le verre du
tube générateur.
D’après cette longueur d’onde, on distingue :
1° les rayons durs : ils s’obtiennent avec
une tension de 200.000 volts ou plus.
2° les rayons moyens : ils sont produits
par un courant avec une tension de 100.000 volts.
3° les rayons mous : ils s’obtiennent avec
une tension de 50- 60.000 volts.
Un courant de
5 à 10.000 volts ne produit qu’un rayonnement peu pénétrant. Donc, le rayonnement
est d’autant plus pénétrant que la tension du courant dans l’ampoule émettrice
est plus élevée.
Les rayons
mous sont absorbés par la peau, tandis que les rayons durs pénètrent
profondément jusqu’aux organes profonds.
D’après
le voltage appliqué aux bornes du tube radiologique, on distingue plusieurs
types de radiothérapie :
→ la buckythérapie : 10.000 volts (utilisée
dans les lésions veineuses).
→ la contacthérapie : 35 à 60.000 volts.
→ La radiothérapie superficielle : 60 à 120.000
volts
→ La radiothérapie semi- pénétrante : 150
à 180.000 volts
→ La radiothérapie pénétrante : 200 à 500.000
volts
→ La radiothérapie ultra-pénétrante : supérieur
à 500Kv.
c) Les Proprietes Physiques Et Chimiques Des Rayons X
1° Ils déterminent la
fluorescence de certains sels : sulfure de zinc, tungstate de calcium,
platinocyanure de baryum.
2° Ils impressionnent
les plaques photographiques
3° Ils ionisent les gaz,
les rendant conducteurs.
Ces 3 propriétés sont utilisées pour la
détection et la mesure de l’intensité des rayons X.
4° Ils se propagent en
ligne droite et ne sont pas influencés par les champs magnétique et électrique.
5° Ils ne se réfléchissent pas, ni ne se
réfractent pas dans les conditions normales, mais peuvent se réfléchir, se
réfracter, se diffracter et se polariser dans certaines conditions tout au
moins (ces propriétés sont à l’origine de leur nom de Rayons X).
6° Ils ont un pouvoir
de pénétration inversement proportionnel à leur longueur d’onde et au
poids atomique des corps traversés.
7° Leur intensité (I) diminue quand ils
traversent les différents tissus ; c’est le phénomène d’absorption qui
dépend à la fois de la longueur d’onde et du poids atomique des corps
traversés.
8° Ils produisent la floculation des colloïdes
en modifiant leur charge électrique.
d) Les Propriétés Biologiques Des Rayons X
1°
Action cytolytique sur les tissus vivants
Les
tissus les plus radiosensibles sont :
-
le sang ;
-
les glandes sexuelles
ou mieux les cellules germinales, les tissus jeunes ;
-
la peau ;
-
les os ;
-
les cartilages; sont les plus résistants aux rayons X
-
les muscles ;
2°
Action hémostatique (indirecte) par irradiation de la rate.
3°
Action antiprurigineuse (indirecte) en irradiant l’hypophyse
4° Action antimicrobienne (indirecte aux
doses thérapeutiques) en accroissant le pouvoir bactéricide du sang, notamment
le phénomène de phagocytose et des antitoxines.
5° Action anti-inflammatoire par
vasodilatation, par la floculation des colloïdes et la modification de la tension
superficielle dans les territoires irradiés.
6° Action décongestive antiphlogistique
en dehors des états infectieux.
e) La Mesure De La Dose Des Rayons X.
On utilise les chambres d’ionisation
pour mesurer les rayons X. la quantité du rayonnement se mesure par une unité
internationale, le « r », qui signifie Roentgen.
1 r
est la dose de rayonnement X qui peut
provoquer l’ionisation dans 1cm2 d’air sous les conditions normales
(760 mmHg de pression, O°C) qui transporte une unité électrostatique de
quantité d’électricité.
Les doses de
rayonnement X varie en fonction de l’affection à traiter : on donne par
ex. 4.000 →6.000 r dans un cancer du sein ; 200 r dans une cholécystite ;
70 r dans un anthrax du cou.
On préfère fractionner
les doses et les répartir sur plusieurs séances plutôt que de donner des doses
massives et fréquentes si on veut éviter le danger du « mal des
rayons ».
f. Les
Indications De La
Roentgentherapie
1° Radiothérapie
anticancéreuse
La plupart des cellules
néoplasiques sont généralement plus
radiosensibles que celles des tissus normaux environnants.
Les cancers radiosensibles
sont les suivants par ordre décroissant de la radiosensibilité :
► les sarcomes
lymphoïdes et myéloïdes, les réticulo-endothéliomes ainsi que les épithéliomas
du type germinatif.
(Ex.
- séminome du testicule, séminome de l’ovaire.),
► les épithéliomas
basocellulaires de la peau,
► les épithéliomas
spinocellulaires des muqueuses,
► les épithéliomas
spinocellulaires de l’utérus et de la langue,
► les fibro-ostéomes et
chondrosarcomes.
Parmi les moins
sensibles à la radiothérapie, on a :
► Les épithéliomas
cylindriques du tube digestif (cancer de l’estomac) et de l’utérus et les
ostéosarcomes fusocellulaires.
Les embryomes du testicule, les
mélanosarcomes, les tumeurs du rein et du foie sont complètement insensibles
aux rayons X et rayon γ.
►
L’épithélioma du sein a une sensibilité variable, on préconise de faire suivre
l’ablation du sein par quelques applications radiothérapiques.
Il
faut noter qu’il n’existe aucun rapport
entre la vitesse de la fonte tumorale (diminution du volume de la tumeur) et la possibilité de stériliser
intégralement ses cellules souches.
La
radiosensibilité du cancer peut varier sous l’influence de différents facteurs,
elle diminue suite à l’infection de la tumeur, à l’anémie locale (ischémie) et
lorsque le cancer a déjà été traité par des doses intenses des rayons X et des rayons γ
(vaccination ou radiorésistance acquise).
Par contre, les tissus sains environnants témoignent d’une hyposensibilité
aux rayons X.
La sensibilité des cancers aux rayons X dépend uniquement de la dose
absorbée et non de la quantité du rayonnement.
En radiothérapie cancéride profonde, on utilise la dose globale de 4.000
à 6.000 r. Cette dose est fragmentée en plusieurs doses de 200-250 r
(il faut plusieurs séances).
Les rayons X seront appliqués dans
différentes portes d’entrée (feux croisés).
Quatre
procédés devront être utilisés :
1) les rayons X seuls,
2) les rayons X suivis de
l’intervention chirurgicale,
3) la chirurgie d’abord, suivie
ensuite des rayons X pour les cancers radiorésistants (Ex. cancer de l’estomac),
4) la radiothérapie palliative (en cas
de métastases pulmonaires, hépatiques… Ex. cancer du tube digestif entraînant
les troubles occlusifs où on fait une anastomose entéro-colique, c’est à dire le
court-circuitage du côlon dans les cas plus avancés faisant contre-indiquer la
chirurgie radicale).
2° La
radiothérapie anti-inflammatoire
La tension utilisée est de 100-120 Kvolts (rayons X moyens). On donne 50 à
100 r avec le champ
d’application débordant largement les limites de l’inflammation.
La
dose totale est de 2 à 3 séances à quelques jours d’intervalle.
3°
La radiothérapie antalgique
Elle
utilise un courant de 150 Kvolts. Les rayons sont filtrés par une plaque de
cuivre de 1/2 – 1 mm d’épaisseur.
La
radiothérapie antalgique est utile pour soigner les névralgies, la dose
totale est de 1500 r par secteur ; elle sera fractionnée par séances
de 200 r, tous les trois jours.
g) Les Effets Histologiques Des Irradiations Des
Cancers
En cas d’irradiation des cancers, on
distingue 4 phases sur le plan histologique :
-
une phase de
latence : de durée variable,
-
une phase des mitoses
atypiques et monstrueuses extrêmement nombreuses (= mitoses abortives de
Lacassagne et Monod),
-
une phase de
disparition des éléments touchés par phagocytose,
-
une phase d’englobement
cicatriciel des rares éléments restants, lesquels peuvent ainsi demeurer en
état de sommeil.
h) Les Conséquences Des Rayons X Sur L’organisme
Suivant
les doses reçues sur la totalité du corps, on observe les troubles suivants en
cas d’exposition aux rayons X :
→ Inférieure à 20 r : aucune
manifestation ;
→ 20 –
40 r : légère modification de la formule sanguine facilement réversible;
→ 40 – 200 r : nausées,
vomissements, la guérison survenant dans le premier mois qui suit l’irradiation ;
→ 200 – 400 r : troubles
graves pouvant aboutir à la mort ;
→ 400 – 600 r : troubles graves
se soldant par le décès, 50% des malades disparaissent ;
→ supérieure à 600 r :
troubles graves évoluant vers la mort dans 75% des cas ;
→ 1000 r : décès certain dans
100% des cas.
2. C u r i e t h e r a p i e
2.1. Définition
C’est l’utilisation du
radium sous toutes ses formes pour certains dans un but thérapeutique « radiumthérapie ».
Pour d’autres, elle répond à toutes les techniques de plésio et
d’endocuriéthérapie.
2.2. La Nature Des Radiations
1° le radium
a)
Historique
En 1895, Becquerel découvrit que l’uranium et
ses sels émettent d’une façon continue et sans l’aide d’aucune action
excitatrice un rayonnement capable de traverser les corps et d’impressionner
les plaques photographiques.
Un an plus tard, Madame Curie découvrit que le
Thorium possédait une propriété identique et dénomma ce phénomène « radioactivité ».
Depuis lors, plusieurs éléments ont été définis. Le polonium, l’actinium et le
radium comptent parmi eux. Ce dernier a été isolé du minerai de Pechblende en
1809 par Pierre et Marie Curie.
b)
La radioactivité
Elle présente deux caractères
importants :
1° elle est spontanée, c'est-à-dire qu’elle
n’est modifiée par aucune influence magnétique ou électrique.
2° elle est atomique en ce sens qu’elle est
indépendante de la combinaison chimique dans laquelle se trouve l’atome.
Chaque atome est caractérisé par le nombre
et la disposition spéciale des électrons et des protons.
Il suffit qu’une cause quelconque fasse varier ce nombre et cette
disposition pour que chaque atome soit transformé en un autre
atome :
c’est le phénomène de la transmutation atomique. Or, les atomes
radioactifs sont des éléments qui subissent spontanément et naturellement ces
transformations en se scindant par libération d’un certain nombre de leurs
électrons.
Cette scission
constitue la radioactivité.
-
Ainsi, après 8 transformations spontanées du
radium pouvant durer des années ou des fractions de seconde ; on aboutit
au plomb, produit final de la désintégration de tous les corps radioactifs.
Le thorium, après plusieurs transformations
successives aboutit au plomb.
Thorium Mésothorium I Mésothorium II
Après 10 modifications successives
|
Radiothorium
Ces transformations successives s’accompagnent d’un dégagement énorme
de l’énergie, notamment de la chaleur.
Les éléments radioactifs actuels appartiennent à 3 familles :
·
uranium – radium,
·
thorium,
·
actinium.
Le Polonium dont la demi-vie est de 130 jours
est très délicat à manipuler, car ses composés peuvent polluer l’atmosphère
avec la radioactivité.
AA’ : Champ magnétique.
Les champs radioactifs
émettent 3 sortes des rayonnements : α, β et γ, ayant des propriétés
communes et des caractères propres (particuliers).
L’émission des ces irradiations produit la
transformation et la désintégration des atomes des corps radioactifs.
On distingue 2 types de radioactivité :
naturelle (Radium, Radon) et artificielle (Isotopes).
c)
Propriétés communes
1° Par les effets physiques, ils rendent les
gaz conducteurs, les ionisent aussi, et excitent la fluorescence de certaines
substances, notamment du platinocyanure de baryum.
2° Par les effets chimiques, ils impressionnent
les plaques photographiques.
3° Par des effets caloriques, ils dégagent une
grande quantité de chaleur.
4° Par des effets biologiques, ils pénètrent,
modifient diversement, selon la nature, les matières organiques ou
inorganiques.
d)
caractères particuliers
·
Les rayons µ
-
Ils représentent 92% du rayonnement total émis par le radium. Ce sont des atomes d’hélium
chargés positivement.
-
Ils sont analogues aux rayons positifs qui,
dans le tube de Crookes, émanent de l’anode.
-
Ils sont peu déviés par l’aimant.
-
Les particules de ces rayons se déplacent à une
vitesse de 20.000 Km/seconde.
-
Ils ont un très faible pouvoir de pénétration (ce
sont des rayons mous) : ils sont arrêtés par une mince couche d’air, une
fine couche d’aluminium, une membrane de caoutchouc, une feuille de papier ;
par conséquent, ils ne sont pas utilisés en Curiethérapie.
·
Les rayons β
- Ils représentent 3.2% des radiations émises
par le radium.
- Ce sont des électrons, c'est-à-dire des particules chargées
d’électricité négative. Ils sont analogues aux rayons cathodiques dans le tube
de Crookes.
- Leur vitesse de propagation varie de 50.000 à
300.000 Km/seconde. Les plus lents (β mous) sont les moins pénétrants. Certains,
plus rapides, pénètrent dans les tissus jusqu’à 1,5 cm ; d’où leur
utilisation en curiethérapie.
- Ils sont fortement déviés par l’aimant,
parfois ils sont tellement déviés qu’ils
paraissent rebondir vers le générateur radifère.
·
Les rayons γ
- Ils se propagent en ligne droite.
- Ils représentent 4.8% des radiations émises
par le radium.
- Ils sont dépourvus de charge électrique
(neutres), ce qui les apparente aux rayons X. Ce sont des ondes éthérées.
- Ils ont un grand pouvoir de
pénétration, supérieur à celui des rayons X à cause de leur longueur d’onde
très courte (10-8 – 10-10cm). Ce sont les plus pénétrant
des rayonnements. Il existe des rayons
γ-mous et des rayons γ –durs dont certains traversent les couches de plomb de plus de 30cm
d’épaisseur.
- Leur vitesse de propagation
avoisine celle de la lumière, elle est de l’ordre de 300.000 Km/seconde.
- Ils proviennent du choc entre particules β et
atomes constitutifs du radium.
- Ils ne sont pas déviés par
le champ magnétique.
- Les rayons gamma produisent,
dans le tissu, des rayons β et de γ secondaires.
e. types des rayons
Nous disposons de 2 types de
rayonnements :
a) les photons
Le photon c’est le rayonnement
électromagnétique commun à la plupart de nos sources radiothérapiques qu’il
s’agisse des rayons X ou de rayons γ.
Ces rayons X et γ ont deux caractères
essentiels :
-
d’abord ils sont tous ionisants,
-
ensuite, ils proviennent tous de l’atome ;
les rayons X ont une origine extranucléaire et
γ une origine intranucléaire.
b) les électrons
C’est un rayonnement corpusculaire dont les
modalités techniques et les applications thérapeutiques se développent
rapidement depuis quelques années. Electrons HE (Haute énergie) à émission
magnétique et β mis en spectre continue.
2° Le Radon
Peu radioactif, par lui-même, le radium,
au cours de sa désintégration anatomique, émet un gaz dénommé radon ou
émanation du radium.
Le radon est un gaz soluble dans l’H2O
n’émettant que les rayons α.
Sa radioactivité faible est
très intéressante en ce sens qu’il rend
radioactives toutes les substances avec lesquelles il entre en contact
(=radioactivité induite de Pierre et Marie
curie en 1899).
Cette radioactivité est
temporaire : elle est réduite de moitié après 28 minutes et disparaît en
quelques heures, en l’absence de toute autre contamination radioactive.
Le radon est le seul corps radioactif non
toxique.
a) Les
indications thérapeutiques du Radon
- Lumbago (effet antalgique) par radium- rigor,
c'est-à-dire insensibilisation de la région exposée ;
- Myalgies, périarthrites, rhumatismes : on
utilise des adhésifs au radon ;
- Affections douloureuses gynécologiques,
prostatiques : par des ovules ou suppositoires au radon ;
- Hémorroïdes ;
- Plaies atones.
b) Les appareils utilisés pour la
Curiethérapie
*Applications émanifères : c’est un
procédé peu coûteux mais très peu utilisé car les appareils émanifères perdent
la ½ de leur puissance en moins de 4
jours.
* Appareils radifères : qui
utilisent le radium lui-même ; ce procédé est très coûteux.
* Tubes radifères : ils sont
utilisés pour le traitement des lésions dans les cavités naturelles (lésions
endo-cavitaires).
* Aiguilles radifères : elles sont
destinées à être implantées directement au sein même des lésions (on plante les
aiguilles dans la tumeur, elles dégagent des rayons γ et β
qui détruisent la tumeur).
- gouttières vectrices
- grains radifiés
- suspensions colloïdales radioactives, etc.
c) La
technique de la curiethérapie
Elle
est utilisée en médecine pour le traitement des cancers :
·
l’alpha-thérapie : c’est le traitement par les rayons α ; elle est très peu utilisée
en médecine (sauf dans le cas du radon qui dégage le rayonnement α)
·
la beta –thérapie : elle n’est jamais exclusive, il s’y
mêle toujours une certaine quantité des rayons γ. Elle s’applique à l’aide des plaques à émail ou à vernis
radifère, soit à nu, soit avec filtrage.
·
La gamma-thérapie : elle se fait soit par tube, soit par aiguille, soit par plaques
avec filtrage absorbant les rayons β (on met des plaques qui ne laissent pas
passer les rayons β , mais seulement les rayons γ ).
3. Les Modes D’applications
D’après la distance entre
la source de radiations et le volume : cible, on distingue trois types
d’application :
a)
la radiothérapie éloignée :
téléradiothérapie
b)
la radiothérapie de contact : plésio ou
bradyradiothérapie
c)
la radiothérapie interstitielle ou
intratissulaire : endoradiothérapie.
1)
Téléradiothérapie : trois zones de distance :
a)
Téléradiothérapie : à plus de 150
cm ; elle intéresse à grande distance ;
b)
Téléradiothérapie à moyenne distance :
entre 50 et 150 cm ; elle intéresse les irradiations segmentaires correspondant à de grands
volumes-cibles.
c)
Téléradiothérapie à courte distance :
entre 5 et 50 cm ; elle intéresse les irradiations de petits
volumes-cibles ou des lésions proches des plans cutanés.
2)
Plésioradiothérapie ou
bradyradiothérapie : entre 0 et 5 cm ; il
s’agit d’une irradiation rapprochée ou d’une irradiation de contact. Elle
répond à des irradiations cutanées ou endocavitaires.
3)
Endocuriéthérapie : elle répond à toutes les implantations intratissulaires de sources
radioactives scellées ou non (grains, fils, aiguilles, colloïdes, etc.)
TABLEAU
1
Distance source-lésions
Nature du rayonnement
|
Matériel
Energie
|
Voie d’abord
Technique
|
Téléradiothérapie
Téléphotonthérapie
Télé-électronthérapie
|
v Basse énergie :
< 100Kv
·
Buckythérapie :
·
Röntgenthérapie :
15-60kv
·
Roentgenthérapie :
50-100kv
v Moyenne énergie : 100-600kv
·
Röntgenthérapie :
150kv
·
Roentgenthérapie :
200-250kv
·
Roentgenthérapie :
400kv
v Haute énergie :
> 600kv
·
Télécésium
·
Télécobalt
·
Van de Graff
·
Accélérateurs linéaires
·
Bêtatrons
|
-
percutanée
-
endocavitaire
- percutanée :
·
fixe
·
rotatoire
·
pendulaire
- endocavitaire
- percutanée :
·
fixe
·
rotatoire
·
pendulaire
- endocavitaire
|
4 à 40 Mvolt
Accélérateurs linéaires
Bêtatrons
|
- percutanée
- endocavitaire
|
|
Plésioradiothérapie
Plésiophotonthérapie
Plésioélectronthérapie
Plésiophotonélectronthérapie
|
-
Buckythérapie
-
Roentgenthérapie : 15-60kv
-
Appareils moulés de
radium
-
Tubes et aiguilles de
radium (colpostats, bouchons, etc.)
-
Montages divers avec
radio-éléments artificiels
(198Au, 192Ir, 182Ta,
etc.)
|
- percutanée
- endocavitaire
|
- plaques de radium
-Applicateurs cutanés 32P, de 90Sr
- Suspensions colloïdales de 198Au
|
- percutanée
- endocavitaire
- infection intra séreuse
|
|
- plaques de radium
- Suspensions colloïdales de 198Au
|
- percutanée
- endocavitaire
- infection intra séreuse
- interstitielle
|
|
Endoradiothérapie
Endophotonthérapie
Endo-électronthérapie
Endophotonélectronthérapie
|
-
aiguilles de radium
-
aiguilles, fils, grains
de radio-éléments artificiels : 60Co, 182Ta, 192Ir,
198Au, etc.
|
|
- Grains, aiguilles de 90Y
- Suspension colloïdale de 90Y 32P
- Solution de 32P
|
- interstitielle
- interstitielle
- vasculaire
- métabolique
|
|
-Solutions de 131I, 76As
- Suspension colloïdale de 198Au
|
- métabolique
- interstitielle
- vasculaire
|
e) Les indications du radium
Il
a été utilisé en médecine pour le traitement du cancer. La demi-vie du radium
est de 1622 années.
4. Indications
thérapeutiques de la curiethérapie
1. Localisations D.R.L
L’endo et la plésiocuriethérapie sont presque
exclusivement utilisées.
a)
Etage supérieur avec les cavités sinusales et
fosses nasales : c’est la plésiothérapie : efficacité de
l’irradiation inférieure ou 10-12mm.
1° sinus maxillaires et ethmoïdaux :
plésiocuriethérapie par tubes plastiques avec fils d’Iridium192
(application peropératoire en contact d’une néocavité maxillaire ou ethmoïdale)
2° fosses nasales : plésiocuriethérapie
par tubes plastiques avec fils d’iridium192 (sous anesthésie locale,
position assise)
Dose au contact de la muqueuse pour chaque fils < 3500r. Alterner les narines,
3°
Cavum : plésiocuriethérapie par tubes plastiques avec fils d’Iridium192 (malade coudé, anesthésie
locale, pulvérisation de xylocaïne 10%) seule associée à anesthésie de base.
(D’abord moulage du cavum avec élastomère. Dose : 4500r, Durée : 5,7
jours 4500
25x1, 3
b)
oropharynx : étage moyen
L’endocuriéthérapie peut être largement
appliquée malgré son intolérance réflexe à toute manipulation.
1° voile du palais : endocuriethérapie à
entrée simple, par gouttières vectrices avec fils d’Or198 ou Ir192
(sous anesthésie locale : 15 à 20cc Xylocaïne 1% adrénalinée en position
assise) 1200 à 1500r/24 heures.
Dose totale : 4 x 8000r entre 3 et 6
jours.
2° Zone amygdalienne : on distingue 3
types selon la localisation :
-
épithéliomas de la loge amygdalienne proprement
dite avec ses limites, les piliers antérieur et postérieur,
-
épithéliomas vélo-amygdaliens pouvant s’étendre
sur tout ou une partie de l’hémivoile homologue
-
épithéliomas glosso-amygdaliens pouvant
s’étendre sur la base de la langue.
C’est l’endocuriethérapie à entrée simple par
gouttières vectrices, avec fils d’Or 198 ou Ir 192
(anesthésie locale, position assise) qu’on utilise.
Dosimétrie : voir endocuriéthérapie du
voile.
3° Base de la langue : comme en 2°
Mais devant toute lésion infiltrante, on
utilise l’endocuriethérapie à entrée et sortie (peau à peau) par tubes
plastiques vecteurs avec fils d’Ir192 sous anesthésie locale avec
trachéotomie.
1.
cancer central,
2.
cancer glosso-épiglottique,
3.
cancer glosso-amygdalien,
4.
cancer de la zone de friction.
4° Cancer glosso-épiglottique
-
endicuriethérapie à entrée et sortie (peau à
peau) ou
-
endocuriethérapie par tubes plastiques avec
fils d’iridium192
5° Cancer centro-lingual infiltrant( base de la langue :
endocuriethérapie par tubes plastiques avec fils d’Ir 192
(trois boucles radioactives),
-
alimentation par sonde nasogastrique,
-
antibiothérapie
-
antalgiques plus tranquillisants.
6° Face postérieure de l’oropharynx :
- endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec fils
d’or 198 ou
- implantation d’aiguilles du radium, mais de contention assez malaisée
7° Cavité buccale.
La prééminence
des indications de l’endocuriethérapie de radium est reconnue depuis
longtemps. Les radio-isotopes ont cependant apporté des améliorations
techniques substantielles tout au niveau des lésions de faible extension (T1, T2)
qu’à celui des lésions plus largement étendues (T3, T4).
Nous allons étudier 5 localisations tumorales
présentant des problèmes techniques et biologiques assez différents : les
lèvres, la face interne des joues, la
langue mobile, le plancher buccal et la
voûte palatine.
1° Les lèvres
a) lèvre inférieure
- lésion de moins de 10mm :
endocuriethérapie à entrée simple par aiguilles de radium (anesthésie locale,
position couchée)
- lésion étendue : endocuriethérapie à
entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Or 198 ou Ir 192.
- lésion à extension transversale, en
surface : endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques avec
fils d’Ir192 (anesthésie locale). Longueur : 4-6cm. Dose :7500R.
b) commissure
interlabiale : endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes
plastiques avec fils d’Ir 192 (anesthésie générale, position couchée).
NB : extraction préalable des dents
malades pour protéger le maxillaire inférieur puis préparation d’un intercalaire plastique se moulant sur le table
interne et le rebord alvéolaire (épaisseur 15-25mm).
c) Face interne des joues : 3 types
de lésions
- petite lésion en pleine joue ;
endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Or198
ou Ir192 (anesthésie locale, position assise)
- large lésion en pleine joue :
endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192
(anesthésie générale+ intubation)
- tumeurs gingivo-jugales :
1° l’endocuriethérapie comporte des risques
élevés d’ostéo-radionécrose. Elle peut cependant être associée à une chirurgie
d’exérèse qui évitera d’intervenir sur la joue elle-même.
2° Autres techniques :
·
petites lésions : endocuriethérapie par
aiguilles de radium (compléter la grille radio-active par une ou deux aiguilles
de barrage.
·
Lésion large en pleine joue :
endocuriethérapie par tubes plastiques.
d) Langue mobile
- face dorsale : endocuriethérapie à entrée
simple par gouttières vectrices avec fils d’Or198 et Ir192
(anesthésie locale + position assise)
-
lésions non infiltrantes des bords : endocuriethérapie par gouttières
vectrices avec fils d’Ir192
-
lésions infiltrantes du bord :
endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Or198
ou Ir192 (anesthésie locale+ position assise).
-
Face ventrale : lésion limitée ne
débordant pas dans le plancher : endocuriethérapie à entrée simple par
gouttières vectrices avec fil d’Or198 ou Ir192 (Anesthésie
locale+ position assise).
e) Plancher buccal
- lésion limitée au plancher proprement
dit : endocuriethérapie par gouttières vectrices à entrée simple avec fils
d’Or198 ou Ir192 (anesthésie locale + position assise).
- lésion pelvi-gingivale :
·
avec envahissement osseux : s’abstenir de
toute radiothérapie.
·
sans atteinte osseuse : endocuriethérapie
à entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Or198 ou d’Ir192
(malade assis, anesthésie locale)
-
Lésions pelvi-linguales :
·
Limitées en « feuillet de
livre » : endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices
assise et anesthésie locale
·
Lésions infiltrantes
massives :endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques
vecteurs avec fils d’Ir192 (anesthésie générale).
Dose à prévoir : 6500-7500R.
F) Voûte palatine
Seules les lésions T1-T2 peuvent être irradiées
par : endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices courbes
avec fils d’Or198 ou Ir192 (anesthésie locale + position
assise).
C) Hypopharynx
L’endo et la plésiocuriethérapie n’ont pas une
position dominante pour 3 raisons :
- les
excellentes conditions radiobiologiques de la radiothérapie transcutanée
au niveau de cet étroit cylindre cervical.
- les
possibilités très diverses et très étendues de la chirurgie peuvent aller
d’une exérèse partielle à une laryngectomie totale,
- les
risques de chondronécrose ou d’œdème de l’appareil laryngé chaque fois que
des sources radio-actives sont placées au sein en contact des cartilages
thyroïde, cricoïde et aryténoïde.
1)
larynx : facilement accessible à la thyrohyotomie pour faire
l’endocuriethérapie, mais on préfère s’en abstenir à cause des risques énoncés
au N°3.
2)
Sinus pyriforme : la curiepuncture ne peut intéresser que sa partie haute, sa paroi externe après
résection de l’aile externe du cartilage thyroïde. On recommande donc
l’endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192
pour les lésions n’intéressant que la paroi externe du sinus. On peut, dans les
lésions s’étendant vers le fond du sinus mener une action combinée
radio-chirurgicale.
3)
Epiglotte :
-
L’ endocuriethérapie n’intéresse que le pied
(base) de l’épiglotte, la partie haute pouvant être enlevée chirurgicalement.
-
Lésions non infiltrantes :
endocuriethérapie par voie orale avec gouttières vectrices et fils d’Or198
ou Ir192. (malade assis, anesthésie locale)
-
Lésions infiltrantes : endocuriethérapie à
entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192 (l’anesthésie
générale sous trachéotomie)
4) carrefour
ary-pharyngo-épiglottique :
A cause de son anatomie complexe formée par
la confluence des replis
pharyngo-épiglottique, ary-épiglottique et glosso-épiglottique latéral, seules
les lésions peu étendues ou les reliquats tumoraux peuvent bénéficier de l’
endocuriethérapie. On recommande : l’ endocuriethérapie à entrée simple
par aiguilles de radium (anesthésie locale, position assise). Le malade est
alimenté par sonde pendant toute la durée de l’aiguillage.
2. Adénopathies cervicales
Les indications actuelles de l’ endocuriethérapie lympho-cervicale
restent essentiellement palatines, qu’il s’agisse de reliquats ganglionnaires
que le chirurgien ne parvient pas à extirper, particulièrement au contact de la
carotide, ou qu’il s’agisse d’importantes infiltrations cancéreuses ganglionnaires
ou périganglionnaires d’emblée inopérables.
a) petits reliquats ou petites récidives
Si à ciel ouvert :
-
endocuriethérapie à entrée simple par
gouttières vectrices avec fils d’Or198 (anesthésie générale),
-
endocuriethérapie per cutanée,
-
aiguilles de radium.
b) adénopathies largement étendues ; endocuriethérapie à entrée et
sortie par tubes plastiques vecteurs avec fils d’Ir192 (anesthésie
générale).
3. Glande Thyroïde
Tous les cancers thyroïdiens doivent subir
l’exploration isotopique qui groupera les éléments de l’indication de :
a) l’endocuriethérapie par voie métabolique avec l’I131.
Mais 10% seulement d’entre-eux justifient cette thérapeutique. La
radiosensibilité est d’autant plus grande que la tumeur est moins différenciée.
- le diagnostic de la tumeur primitive, tout comme des métastases, est
l’œuvre de la gammagraphie.
Le tissu thyroïdien sain concentre 1000 fois que les autres tissus de
l’organisme l’iode, mais le tissu
thyroïdien cancéreux seulement 50 à 200 fois plus. Donc la lésion apparaît
comme une zone hypofixante (lacunaire) dans le tissu thyroïdien normal et comme
une zone de fixation ectopique pour les métastases.
La destruction du tissu thyroïdien sain restant constitue le premier geste thérapeutique par
l’I131 des cancers thyroïdiens.
Applications thérapeutiques
1° Destruction de tissu thyroïdien sain restant
après thyroïdectomie chirurgicale en
administrant de 80mCi d’I131 le plus souvent.
2° S’il existe secondairement des foyers de
fixation, administration d’une activité initiale : 100mCi d’I131.
b. endocuriethérapie interstitielle avec sources solides : indiquée pour des
récidives tumorales hypofixantes
vis-à-vis de l’iode 131 devenues inopérables et déjà irradiées par
téléradiothérapie.
4 Le sein
La zone mammaire est très accessible à l’endocuriethérapie.
1° cancer peu ou modérément étendu :
endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques aux fils d’Ir192 (anesthésie
générale, soit après téléradiothérapie, soit après tumorectomie simple.
2° Cancer largement étendu : c’est une contre-indication
chirurgicale : on utilise à titre palliatif l’ endocuriethérapie à entrée
et sortie par tubes plastiques avec Ir192
(anesthésie générale), parfois avec téléradiothérapie (anesthésie générale).
3° récidive limitée : endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec fils
d’Or198 ou Iridium192, (anesthésie locale, malade couchée).
5. La plèvre
Il convient de distinguer :
-
les lésions primitives (pleuromes malins) dont
seules les formes extensives sont justiciables
de l’ endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192 (anesthésie
générale + abord direct par thoracotomie).
-
des lésions secondaires avec hémothorax pour
lesquelles il faut la plésiocuriethérapie par phosphore32 en suspension
colloïdale (taille des particules : 350 Å)
b. l’appareil broncho-pulmonaire
Les cancers de cet appareil ont un sombre pronostic en raison :
-
d’une part, de leur extension locale dépassant
trop souvent les possibilités d’une exérèse chirurgicale,
-
d’autre part, de la fréquence et de la
précocité des métastases ganglionnaires et viscérales. Aussi la chirurgie (lobectomie, pneumonectomie), chaque fois que
l’extension tumorale le permet, demeure la technique la plus recommandée.
-
Dans tous les cas non opérables, l’irradiation
transcutanée reste la technique radiothérapique la moins traumatisante.
-
Seul le cancer de l’apex paraît pouvoir tirer un profit substantiel de l’
endocuriethérapie à entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192
(anesthésie générale et thoracotomie) Dose : 4500-7500r.
-
Pour le cancer des grosses bronches ou des
bronchioles, nous nous contenterons de citer : endocuriethérapie par
grains d’Or198 par abord direct après thoracotomie,
endocuriethérapie des lymphatiques médiastinaux par suspension colloïdale de P32
(injection de 50 à 100cc) par voie retrosternale dans la cavité médiastinale (5
à 10mCi).
7. Œsophage
Actuellement, on utilise la téléradiothérapie
de haute énergie dont la répartition de la dose est beaucoup plus satisfaisante
dans un large volume-cible encadrant correctement les limites transversales et verticales de la tumeur.
La technique Allemande de plésiocuriethérapie par tubes de Co60
montées en chapelet et introduites dans la lumière oesophagienne comporte
certains risques :
-
action radiobiologique ne dépassant que la
muqueuse, d’où évolution de l’infiltration cancéreuse,
-
fausses
routes et fissurations lors du placement de la sonde.
8. Abdomen
1° Foie : injection IV de radio-colloïde dans
le cadre de micro-lésions diffuses
(leucémie, lymphomes, maladie de Hodgkin), métastases épidermoïdes.
Dose: Or 198 (50mCi)
P 32 (10mCi)
Le cancer primitif est souvent diagnostiqué à
un stade qui dépasse toute activité radiothérapique.
2° Vésicule biliaire : les
cancers sont rares.
Dans les tumeurs inopérables, une
plésiocuriethérapie par I131 incorporé dans les composés iodés
utilisés pour l’opacification des voies biliaires (biligraphine) est
recommandée. Cette technique ne joue qu’un rôle palliatif dans les lésions
étendues malgré son ingéniosité.
3° Pancréas : endocuriethérapie par
tubes plastiques encerclant le volume-cible de plusieurs bouches après abord
chirurgical de la glande. Chaque extrémité du tube soit à la peau au niveau de
la ligne d’incision. Un radio-élément liquide y est injecté : Palladium 103
Or 198.
4° rate : endocuriethérapie par voie métabolique comme
recommandée d ans les affections hématologiques P32.
9. Tube digestif
L’endo et la plésiocuriethérapie sont indiquées
pour les lésions ano-rectales et au niveau de l’enveloppe péritonéale, les
tumeurs profondes de l’estomac, du grêle et du côlon étant du domaine de la
chirurgie.
1° Estomac : seules les formes étendues avec d’importantes
adénopathies intéressent la radiothérapie et aboutissent, soit à une
contre-indication chirurgicale, soit à une chirurgie incomplète. On procède
alors à une endocuriethérapie avec l’Or 198 soit en grains, soit en
fils laissés à demeure.
2° Grêle et côlon :
Les cancers du grêle sont rares, mais
ceux du côlon sont fréquents.
L’ endocuriethérapie ne peut être recommandée que de façon
complémentaire (à la chirurgie) lorsque l’exérèse chirurgicale ne peut se
rendre maître de toute l’extension tumorale. Elle se limite au résidu tumoral
bien limité, pratiquement au niveau de la paroi abdominale.
On recommande :
-
la technique par gouttières vectrices avec fils
d’Or198 laissés à demeure pour les extensions très limitées et
d’accès difficile (paroi postérieure)
-
la technique par tubes plastiques avec fils
d’Ir192 (entrée et sortie de peau à peau).
3. rectum et anus
- Les cancers de la portion moyenne ou supérieure sont du domaine de la chirurgie
- nous parlerons donc de ceux
* de la marge anale;
* du canal anal et
* de la région ano-rectale.
- Marge
anale : endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Or198
ou d’Ir192 (sous anesthésie locale et en position
gynécologique)
- Canal
anal : endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices
avec fils d’Or198 ou d’Ir192 (5 à 8 cm de long).
Surveiller la diète pour l’émission des selles molles à cause de la
réaction de radiomucite qui gêne la défécation.
DT : 6500-7500R
La
plésiocuriethérapie du cancer du canal anal par sondes radifères introduites dans le canal anal est
à proscrire.
- Région
ano-rectale :
- technique par tubes plastiques à entrée
simple avec fils d’Ir192 (anesthésie générale), dérivation préalable
des matières (= anus iliaque gauche).
Dose 6500-7500r.
4. Le péritoine
L’irradiation des épanchements malins liés à la dissémination micro ou macronodulaire à la surface de
la séreuse à partir des tumeurs de
voisinage (ovaire) ou à distance ou d’une maladie du système (Maladie de
HODGKIN) se fait par la technique de la pléisiocuriethérapie par Phosphore 32
en suspension colloïdale. Son but palliatif en vue de ralentir ou de supprimer
l’épanchement.
9. Vessie
Au niveau de l’arbre urinaire, seuls la vessie
et l’urètre sont concernés par l’endocuriethérapie et la plésiocuriethérapie.
Les cancers de la vessie (carcinomes épidermoïdes le plus souvent)
reste souvent peu étendus et peu infiltrants (en bas et en arrière) et sont
justifiables de la curiethérapie.
- La technique d’endocuriethérapie par grains d’Or198
(anesthésie générale plus cystostomie sus-pubienne) est recommandée.
D’abord, on procède à la résection de toute la zone végétante
endovésicale de la tumeur, ne laissant que la base, ou à une cystectomie
partielle si parfois nécessaire.
Autres techniques
-
L’implantation en lignes continues par épingles
d’Or198, de Tantale182 ou d’Ir 192.
-
Les radiocolloïdes en endo par injection
vésicale ou en plésiothérapie en instillation directe au contact de la muqueuse
pour la papillomatose diffuse.
-
La plésiocuriethérapie endocavitaire par source
radioactives contenues dans un ballonnet, soit
en solution liquide (Or198, Co60), soit en grain
isolé au centre d’un ballonnet gonflé d’air ou d’eau (Co60, Ra226).
10 Appareil génital
1. Chez l’homme : le cancer de la verge et de la
prostate
a. La verge : c’est le carcinome
épidermoïde avant tout, siégeant
au niveau du gland, parfois sur le fourreau, mais beaucoup plus souvent
autour du sillon balano-prépucial.
Il faut surtout de :
- l’endocuriethérapie à entrée simple par gouttières vectrices avec
fils d’Or198 ou d’Ir192 (anesthésie générale).
Dose : 6500-7500R
Conserver une sonde vésicale et empaqueter la verge dans un pansement
épais la relevant et l’écartant au maximum des testicules.
b. La prostate : étant donnée que ce cancer est hormonodépendant,
nous pensons qu’une association hormonothérapique - endocuriethérapie
mérite d’être systématisée
Techniques proposées :
1° endo-électron et photoncuriethérapie avec Or colloïdal 198
par injection par voie périnéale :
-
première injection :
* au total 50-60mCi
* 2ème injection : 20-30mCi ;
2° endophotoncuriethérapie par grains d’Or198, on implante
les grains par voie périnéale avec le pistolet de HODT.
2. Chez la femme
a. La vulve
- Lésions peu étendues et peu infiltrantes :
* au niveau du sillon entre gland et petites lèvres : endocuriethérapie
à entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Ir192,
anesthésie locale position, gynécologique, mise d’abord en place d’une
sonde ;
* au niveau du méat urétral : endocuriethérapie à entrée simple
par gouttières vectrices avec fils d’Ir 192, sonde vésicale à
demeure.
- Lésions étendues et infiltrantes : c’est l’endocuriethérapie à
entrée simple ou à entrée et sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192.
b. Vagin
Il s’agit le plus souvent des tumeurs
secondaires à une tumeur du col utérin, ou à distance, les carcinomes
épidermoïdes étant rares.
-
lésions peu étendues : endocuriethérapie à
entrée simple par gouttières vectrices avec fils d’Ir192 (anesthésie
générale, position gynécologique) après moulage préalable du vagin avec
matériel plastique à prise rapide ;
-
lésions largement étendues en surface :
c’est la plésiocuriethérapie avec tubes plastiques et fils d’Ir192
(anesthésie générale + position gynécologique), toujours après moulage de la
cavité vaginale.
c. Col utérin
Plus souvent il s’agit des carcinomes
épidermoïdes, exceptionnellement des adénocarcinomes.
La situation anatomique du col se prête bien à la plésiocuriethérapie
endocavitaire. Le col utérin peut être irradié en feux croisés à partir des
sources radioactives endocavitaires. Mais
les structures périphériques où se fait l’extension : canal
cervical en haut, la vessie en avant, le rectum en arrière, latéralement les
paramètres, en bas les culs-de-sac vaginaux, éloignées de ces sources
radioactives ne peuvent pas être irradiées par ce système correctement, car la
dose y décroît.
Donc la plésiocuriethérapie endocavitaire du
col utérin ne s’applique de façon optimale que pour les tumeurs de faible
extension :
T1 : strictement limité
au col
T2 : n’envahissant que
la portion liminaire du fond vaginal et
des paramètres.
Au delà, elle ne peut s’exercer que dans le cadre de complément à
l’acte chirurgical.
-
Dans les formes étendues (T3-T4), on peut
cependant envisager des techniques d’endocuriethérapie (fils, grains ou colloïdes)
d’indications non encore bien définies.
-
La technique préconisée est celle de la
plésiocuriethérapie non solidarisée avec préparation non radioactive utilisant
les tubes plastiques et fils d’Ir192 (sous anesthésie générale).
Matériel :
-
sonde utérine en plastique souple, contenant un
chapelet de tubes de radium bout à bout (3 tubes pour une cavité de 6 à 7 cm de
long)
-
colpostat.
Dose : 10000r en 143 heures, soit environ 6 jours
Exemple : la portion moyenne recevra 5000r,
la paroi pelvienne droite :
>2000r,
la
paroi pelvienne gauche :<2000r.
-
La deuxième technique est la
plésiocuriethérapie avec 4 tubes plastiques et Ir192 (1 tube endo utérin et 3
tubes des 3 bouchons vaginaux)
-
L’endocuriethérapie en association
radiochirurgicale avec gouttières vectrices et fils d’Or198 ou d’Ir192.
pour les lésions largement étendues aux paramètres entraînant une
contre-indication d’exérèse chirurgicale.
D. Corps utérin
Il s’agit d’un adénocarcinome pour lequel la
chirurgie constitue le meilleur
traitement.
Mais le moyen le plus efficace
d’éviter le risque de récidive au niveau de la cicatrice de la suture du
fond vaginal est d’irradier par plésiocuriethérapie le fond vaginal dans un
temps préchirurgical (par radium ou par Ir192).
e. Ovaires
Le traitement des cancers ovariens est du
domaine de la chirurgie et de téléradiothérapie.
La seule indication de la curiethérapie répond aux disséminations péritonéales des
micronodules métastatiques, entraînant une ascite et soignée par
plésiocuriethérapie par injection endopéritonéale de phosphore colloïde 32.
11. Cerveau
Le
pronostic des tumeurs cervicales est très
sombre et leur radiosensibilité médiocre. Ainsi, la chirurgie conserve
un rôle dominant chaque fois que la tumeur se révèle extirpable (localisation
dans une zone muette, facilité de clivage,…)
-
les glioblastomes sont faiblement
radiosensibles et très infiltrants et extensifs.
-
Les astrocytomes et les oligodendrogliomes ont
également une faible radiosensibilité.
La chirurgie, même large, associée à la téléradiothérapie, même à
dose élevée (7-8000r), ne joue qu’un seul rôle
palliatif.
L’endocuriethérapie, par contre, reste une arme assez efficace qu’on peut envisager dans
le traitement des médulloblastomes et de certaines métastases cérébrales.
On peut utiliser :
·
soit l’endocuriethérapie par gouttières
vectrices avec fils d’Ir192
(anesthésie générale + abord direct,
·
soit
l’endocuriethérapie par stéréotaxie aux fils d’Ir192 (sous anesthésie
générale avec abord indirect par trou de trépan.
12. Peau
1° Lésions bénignes localisées :
a)
Disséminations chronique : Eczéma
chronique, folliculite, psoriasis,… la plésio-électronthérapie par application
de P32 ou Strontium 90.
b)
Chéloïdes : endocuriethérapie à entrée et
sortie par tubes plastiques avec fils d’Ir192 (sans anesthésie
locale ou anesthésie générale) ou endocuriethérapie par aiguille d’Y90.
c)
Angiomes : angiomes plans :
-
plésio-électroncuriethérapie par application de
P32.
-
Angiomes tubéreux : endophotoncurithérapie
à entrée et sortie par aiguille hypodermique aux mandrins radioactifs d’Ir192.
Dose : 2500-3000rads.
2° Lésions malignes localisées :
-
lésions minces (<1mm d’épaisseur) :
plésio-électroncuriethérapie par applicateur de P32 et strontium 90.
-
Lésions épaisses (>1mm d’épaisseur,
o
Peu étendues : endocuriethérapie à entrée
et sortie par aiguilles hypodermiques avec mandrin d’Ir192
(anesthésie locale ou anesthésie générale).
o
Largement étendues : endocuriethérapie
avec tubes plastiques et fils d’Ir192 (anesthésie générale).
3° Lésions malignes disséminées :
-
épithéliomas primitifs ou secondaires à même
technique que pour le lésions localisées, mais il faudra numéroter
soigneusement chaque tumeur sur un schéma, l’irradiation s’effectuera
successivement au niveau des différentes lésions, selon un ordre d’un
groupement minutieusement prévu.
-
Hématodermie malignes : endocuriethérapie
métabolique par phosphore32.
3. I s o t o p e s
Lorsqu’on modifie le nombre des neutrons d’un
noyau atomique, le poids atomique change mais le nombre atomique (c’est à dire
le nombre des protons du noyau ou encore le nombre d’électrons des couches
périphériques) reste inchangé.
LES DIFFERENTS ELEMENTS UTILISES EN
CURIETHERAPIE
PRODUIT
|
PERIODE
|
Energie maximale des β (en Mev
|
Energie max des γ en Mev
|
Présentation
|
226Ra (radium)
|
1620 ans
|
3,15
|
1,4
|
Aiguilles, talin,
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222Rn (Radon)
|
3,8 jours
|
Id
|
id
|
grains
|
206Bi (Bismuth)
|
6,4 jours
|
0
|
0..7
|
Colloïde
|
198Au (Or)
|
2.7 jours
|
0.9
|
0.41
|
Fil, grains, colloïdes
|
192Ir (iridium)
|
74 jours
|
0.67
|
0.3
|
Fil, grains, talin.
|
182Ta (Tantale)
|
111 jours
|
0.53
|
1.1
|
Fil, tube colloïde
|
177Lu(Lutécium)
|
6.8 jours
|
0.5
|
0.17
|
Colloïdes
|
131I (iode)
|
8 jours
|
0.8
|
0.35
|
Soution, grains
|
125I (iode)
|
66 jours
|
0
|
0.024
|
Fil
|
131Ce (césium)
|
9.9 jours
|
0
|
0.03
|
Fil, grains
|
103 Pd
(Palladium)
|
17 jours
|
0
|
0.06
|
Pâte en tube plastique
|
90Sr
(Strontium)
|
28 ans
|
2.2
|
0
|
Plaque scellée
|
90Y (yttrium)
|
2.5 jours
|
2.2
|
0
|
Grains, colloïde
|
76As (Arsenic)
|
26 heures
|
2.9
|
0.7
|
Solution
|
60Co (Cobalt)
|
5.3 ans
|
0.31
|
1.25
|
Aiguilles, tubes
|
51Cr (chrome)
|
28 jours
|
0
|
0.32
|
Fil, grains
|
32P
(Phosphore)
|
14.3 jours
|
1.7
|
0
|
Solution, colloïde
|
Radioactivité naturelle : - radium -
radon
Radioactivité artificielle : isotopes (radio)
La radioactivité artificielle
Les avantages des isotopes sont nombreux :
-
la diversité dans la présentation matérielle ou
des produits solides de très petits
diamètres en fils souples, en grains, des produits liquides ou colloïdaux.
-
Périodes très diverses allant de quelques jours
à quelques années :
o
Courte période à 2,7 jours avec Or198
o
Moyenne période environ 74 jours avec Ir192
o
Longue période égale 5,3 avec Co60
-
grande variété dans les énergies des
rayonnements β et γ avec la possibilité de choisir, pour la photonthérapie par
exemple, un émetteur d’une part de faible énergie pour les β, d’où une enveloppe de protection de très faible
épaisseur, d’autre part de faible ou moyenne énergie pour les γ, d’où un
encombrement et un poids réduit pour le matériel de protection
-
faible prix de revient de la plupart de ces
radio-éléments artificiels.
Le débit de la dose
Aussi constant que possible pour la même source émettrice. Trois
conditions communes devront être recherchées :
-
un émetteur β sur de haute énergie ou sur
émetteur γ ou une X de faible énergie.
-
Une
section efficace très élevée
-
une longue période.
On peut, de ce fait, être en présence de
plusieurs atomes comptant dans leurs noyaux un même nombre de protons, mais des
nombres différents de neutrons.
Des pareils atomes, ayant un même nombre
atomique mais des poids atomiques différents, sont connus sous le nom d’isotopes.
Il existe actuellement des centaines d’isotopes (plus de 600 isotopes). Le premier fut crée en 1919
par RUTHERFORD, en bombardant le noyau d’azote au moyen des rayons X, il obtint
un isotope instable de fluor qui,
expulsant immédiatement un proton, se transforma en isotope stable de
l’oxygène.
Après la 2ème guerre mondiale, le
radium s’est fait remplacer par le cobalt 60 (Co 60), un isotope du cobalt, qui
peut être fabriqué en grande quantité dans les réacteurs nucléaires et qui émet
les rayons β et γ d’une demi-vie de 5,2 ans.
1)
Isotopes : atomes ayant des masses
différentes mais le même nombre des protons Z), donc le même champ électrique,
le même nombre d’électrons périphériques et les mêmes propriétés chimiques.
2)
Notations nucléaires : on inscrit à gauche
du symbole chimique les indications du
Z (=nombre des protons) et du A (nombre de masse) c'est-à-dire
Z protons +N neutrons), de la façon
suivante : X
Les différents éléments utilisés en
curiethérapie.
5.
choix de l’isotope en
fonction des indications
a. Endocurietherapie interstitielle
1° Endophotocuriéthérapie
-
implantation permanente d’un élément à courte durée : 198Au (grains)
-
un élément relativement à longue période :
grains ou fils d’Iridium 192.
-
Implantation temporaire d’un radio-élément de
faible énergie, de section efficace élevée, de longue période (fils d’Iridium 192)
2° Endoélectrocuriéthérapie vasculaire
-
implantation permanente d’un émetteur b pur de haute énergie : grains d’Yttrium 90
-
implantation temporaire d’un émetteurs b pour haute énergie : aiguilles d’yttrium 90.
b. Endocurietherapie vasculaire
-
Quel que soit le vaisseau sanguin ou
lymphatique, il faut des radio-colloïdes à émissions b pures (32P ou 90Y, en particulier de 50 à 100Å.
c. Endocurietherapie metabolique
Le choix se fait en fonction du tissu à
irradier
131I pour la thyroïde,
32P pour le système hématopoïétique,
76As pour la peau.
d. Plesiocurietherapie
- large épaisseur : fils
d’Iridium 192 mince épaisseur (environ 1 mm) émetteurs b purs.
a)
Au niveau cutané : nous recommandons
l’applicateur 90Se si lésions >1mm, 32P si lésions
<1mm.
b)
Au niveau des séreuses ou muqueuses
endocavitaires : 32P ou 90Y.
7. Le C y c l o t r o n (et cyclo-synchrontron)
La cyclothérapie fut réalisée en 1930 par J.H LAWRENCE. Dans cette méthode, la bombe au cobalt peut
tourner autour du patient de façon à permettre une irradiation maximale au
centre du cercle parcouru par la source.
Le flux, à 1mètre, varie
de 1 à 5 r/minute. L’utilisation
du Co60 présente
quelques avantages sur la roentgenthérapie conventionnelle. :
1° son rayonnement donne
moins des réactions cutanées, car l’ionisation se fait à
plusieurs millimètres sous la peau ;
2° l’absorption du rayon γ
n’est pas plus intense dans les os que
dans les tissus mous, contrairement à ce qui se passe pour les rayons X. Donc,
on évite aussi les accidents d’ostéoradio-nécrose.
Sur le radium, l’avantage
du cobalt 60 (Co60) est d’ordre économique, il coûte
moins cher.
Cet appareil accélère
selon des trajectoires circulaires, des ions positifs sous l’action d’un champ
magnétique perpendiculaire.
Il s’agit le plus souvent de deutons ( ) qui vont donner au
niveau de l’échantillon irradié des réactions nucléaires de types divers : deuton neutron, deuton-alpha, et souvent
deuto-proton.
8. Le Mal Atomique
L’exposition prolongée aux
radiations ionisantes entraîne des perturbations diverses dans les différents
tissus de l’organisme. Les cellules jeunes à rythme de division rapide, le
système réticulo-endothélial (SRE), les cellules germinales sont très
radiosensibles.
1° Les complications des radiations ionisantes
Les complications dues aux rayonnements sont les suivantes :
a) Au niveau du tissu hématopoïétique :
-
Leucopénie,
-
agranulocytose (lignée blanche supprimée), ou
au contraire, leucémie,
-
hémorragie suite à la thrombocytopénie,
-
anémie.
b) Action sur les
gonades :
+ stérilité,
+ déséquilibre
hormonal.
c) Au
niveau des yeux :
+ cataracte.
d) Au
niveau de la peau : selon l’intensité du rayonnement
+ radiodermite,
+ érythème,
+ perte
du système pileux (chute des cheveux),
+ perte
des lambeaux épidermiques,
+
mort du tissu.
e) Au
niveau des muqueuses gastro-duodénales :
+ hémorragie,
+
ulcération.
f) Au
niveau du cuir chevelu :
+ alopécie.
2° Les effets de la bombe atomique
En cas d’explosion d’une
bombe atomique, la lumière (lumière aveuglante), la chaleur et les rayons γ
atteignent le but en 1er lieu ; ils sont suivis respectivement
par le choc, le bruit et le souffle explosif.
Compte tenu de ce qui
précède, il est recommandé de fractionner les doses en radiothérapie :
plusieurs irradiations espacées sont moins dangereuses pour la même dose reçue
qu’une irradiation unique.
L’emploi contrôlé des
irradiations est tout à fait possible en pratique médicale ou dans les centres
nucléaires.
En
revanche, en cas des conflits nucléaires, la protection de la population semble
être extrêmement difficile ou simplement impossible.
BIBLIOGRAPHIE
- MATULEVITCH :
syllabus du cours de radiothérapie, UNAZA, campus de Kinshasa, N° doc
1975-1976, Précis de curiethérapie.
- PIERQUIN,
B : Curie : endocuriethérapie, Ed. Masson et cie, Paris 1964 et
plésiocuriethérapie.
- TUBIANA
M., DUTREIX T. DUTREIX A. et TOCKEYP. : Bases physiques de la
radiothérapie et de la radiobiologie. Ed. Masson et cie, Edit, Paris 1963.
- HENSCHKE (UOK), HELARIS (B.S) et MABAN
(G.d); interstitial implantation with unload nylon tubes and after loading
with iridium192 seeds in pp.388-395.
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